Le Pays Mambay, Pays du Tourisme

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  Route vers Bipare

 

 Quelques articles tchadiens sur le peuple Mambay :
 
(Textes dans leur intégralité tiré du site http://www.cefod.org)
 
 
Route vers Biparé
Le 6 juin 2008,
par Banhoudel Mékondo Frédéric, Frédéric Ndjénodji Mbaïdedji
 
Le canton Biparé relève de la sous-préfecture de Léré, département du Lac Léré, dans la région du Mayo Kebbi Ouest. La plupart de ses habitants sont des Mambayes, mais plusieurs autres communautés y vivent également. Tchad et Culture est allé à la découverte de ce canton méconnu et oublié.
Mardi, 20 novembre 2007, il est 8h15. Notre Toyota 4x4 s’ébranle de Léré vers le canton Biparé. Après près de 22 kilomètres parcourus sur le grand axe Léré-Figuil vers le Cameroun, nous arrivons au poste frontalier de Poubomé, situé à 12 kilomètres de Figuil au Cameroun. Les agents de l’Agence Nationale de Sécurité, de la gendarmerie, des services de renseignement, de la douane et ceux des eaux et forêt, se côtoient. Beaucoup d’entre eux sollicitent de quoi lire. Nous leur donnons quelques exemplaires de Tchad et Culture. Grâce à ces agents, nous saurons que nous avons laissé la piste menant à Biparé derrière nous. “Reprenez le sens inverse et à environ 1,5 kilomètre d’ici, bifurquez à votre droite. Biparé se trouve à environ 8 kilomètres”.
Nous suivons à la lettre ces instructions. Aucune plaque ne signale Biparé. Le meilleur réflexe est de se renseigner tout au long du voyage. Ce tronçon, long de 7 à 8 kilomètres environ, est très accidenté. Nids de poules et passages érodés par le ruissellement des eaux de pluie alternent. Au détour d’une sinuosité, notre véhicule, aveuglé par des hautes herbes, heurte violemment une grosse pierre. Un arrêt s’impose. Plus de peur que de mal : notre pare-choc a tenu le coup. Ces hautes herbes, sous forme de voûte ainsi que des épineux, rendent la visibilité presque nulle en certains endroits. Moins de deux minutes après cet incident, un deuxième nous attend. Un clandoman (conducteur de mototaxi), transportant deux femmes, manque de nous percuter. Le motard, emporté par la vitesse, freine désespérément et échoue dans les hautes herbes. Deuxième arrêt. L’une des deux femmes glisse de la moto, se retrouve à terre puis se relève, claudiquant légèrement. Le clandoman nous balbutie des excuses à peine audibles. Le voyage peut continuer.
Un kilomètre plus loin, nous aboutissons à l’intersection de deux pistes. Nous nous renseignons auprès d’un enfant assis sous un gros figuier situé au milieu des pistes. “Vous êtes ici à Jalingo. La piste de droite mène vers le Cameroun ; celle de gauche va droit à Biparé”. Nous le gratifions d’un merci et de quelques friandises. Cap sur Biparé. Le paysage est une succession de collines, de platitudes et de ravins. La piste, praticable par endroits, est défectueuse sur les 2/3. De Jalingo en passant par Mayo Siwa, l’on rencontre une succession de hameaux, de champs de coton et de mil. Mayo Siwa est le premier village du canton et la porte d’entrée de Biparé. Deux radiers aménagés adoucissent les secousses des ravins.
Enfin apparaît Biparé (Bépana, selon les autochtones) niché dans une plaine, en contrebas et surplombé par des montagnes situées du côté camerounais. Le collège officiel, un ensemble de hangars en Secko se dresse à l’entrée du canton, quelques élèves flânent dans la cour et nous regardent avec curiosité. Le canton présente des cases en banco et quelques maisons en semi dur au toit en tôles. La végétation est composée d’innombrables baobabs centenaires, d’acacias, de neems, de caïlcédrats, etc.
 
 
Les Mambaye, peuple victime d’agressions diverses
Les Mambaye expliquent leur minorité par les agressions armées, religieuses et culturelles dont ils ont été l’objet.

 
Origine selon la tradition orale
Les traces de l’origine des Mambaye proviennent essentiellement de la tradition orale. Ceux-ci viendraient de l’Asie mineure, plus précisément du Yémen, vers le 17e siècle. Après avoir traversé la mer Rouge pour atteindre l’Egypte, ils auraient ensuite longé le Nil pour s’échouer au Soudan. Ils auraient mis le cap sur le Niger où ils se seraient installés, dans une localité appelée Damagaram (actuel Zinder).
 
Du Niger au Tchad en passant par le Nigeria et le Cameroun
Du Niger, les Mambaye auraient fui l’islamisation, en transitant par le Nigeria pour s’installer dans la localité de Guider, au Cameroun. Mais ironie du sort, à l’époque, le conquérant Peul Ousman Dan Fodio s’était emparé d’une partie du grand nord Camerounais, la région de l’Adamaoua. Ils seront donc rattrapés par l’Islam qu’ils auraient embrassé au 19ème siècle, sous l’influence des Peuls. De Guider, ils se seraient déplacés pour s’installer de l’autre côté de la montagne appelée Bolgui. A Bolgui, la communauté se serait éclatée. Une partie serait restée sur place et une autre aurait migré au Tchad, pour s’installer à Biparé et ses environs. Cette séparation serait consécutive à une mésentente entre deux princes : l’aîné aurait préféré rester sur place tandis que le cadet, le Wouan (chef) Kami se serait installé à Biparé. L’Evangile est venu tardivement, en 1954, sous la bannière de l’Eglise Fraternelle Luthérienne. La plus grande partie des Mambaye vit au Cameroun, avec plus d’une quarantaine de villages.
“Nous étions plus nombreux. Les Mambaye étaient de grands guerriers et féticheurs. Ils ne s’entendaient pas avec leurs voisins immédiats (Foulbé, Moundang, Guizga, Bainawa). Nos ancêtres s’étaient farouchement opposés à la pénétration allemande au Tchad. De ce fait, il y avait eu une collusion entre nos voisins et les Allemands pour anéantir carrément les villages mambaye. Ainsi, au début des années 1900, ils ont pratiqué la politique de la terre brûlée à Kabouni où siégeait le charismatique Wouan Gouro”, souligne le patriarche Paul Balery, expliquant les facteurs qui ont entraîné le dépeuplement drastique des populations mambaye du Tchad. Après une farouche résistance, les Allemands ont dompté Gouro et l’ont déporté.
 
Massacres et dispersions
“Presque toute la population fut exterminée. Les fusils des Allemands ont pris l’ascendance sur les armes blanches des Mambaye. Les rescapés sont ceux qui ont pu se cacher dans les greniers ou se réfugier dans les montagnes avoisinantes du Cameroun”, poursuit-il.
Quelques années après ces massacres, le successeur de Gouro, le Wouan Bakary, a choisi de déménager à Biparé pour y installer son trône. Ce n’est que graduellement que les survivants des massacres sont venus s’installer à Biparé. Kabouni aussi s’est mis à se repeupler par la suite. Kabouni signifie littéralement “ruine”, c’est-à-dire une ancienne habitation qui a été brûlée et sur laquelle sont revenus s’installer les rescapés. Du premier Wouan Zooh Darah à l’actuel Issa Kada, 14 chefs se sont succédé à la tête du canton Biparé.
M. Moussa Nassourou Koué, secrétaire général de l’Association des parents d’élèves de Biparé, explique plutôt la réduction du nombre des Mambaye par un autre facteur, à savoir la mésentente entre les Mambaye eux-mêmes. “Pour des questions de jalousie et de zizanie, beaucoup de Mambaye ont quitté leur communauté pour aller vers d’autres horizons. Par exemple, beaucoup sont devenus Moundang ou Baïnawa. Ils savent qu’ils sont Mambaye, mais avec l’influence de leur nouveau milieu, ils embrassent la langue de leurs communautés d’accueil. Ils sont nombreux à être dans cette situation”.
 
Un groupe menacé d’extinction
Dotée d’un alphabet riche de 33 lettres, la langue mambaye, est toujours en usage malgré l’influence des langues Moundang et Foulbé. Les Mambaye ont su garder leur identité, par exemple dans l’attribution des noms à leurs enfants. Les noms les plus usités pour appeler les garçons sont Kami (l’aîné), Koué (le choyé), Kada (le sérieux), Tao (le benjamin et le rusé). Les principaux noms féminins sont Tipana, Tiza, Tigam, Tibara, Tija, Tidévi. Avec l’islamisation, ils ont adopté des noms arabes ou foulbé tels que Hamidou, Hassanatou, Abdoulaye, Fatoumata, Mounira, etc. Beaucoup de gens ont tendance à abandonner les noms typiquement mambaye au profit de ceux précités. Dans la minorité chrétienne, même si un prénom biblique est usité, le patronyme reste mambaye. D’une certaine façon, la religion porte un coup à la préservation du patrimoine culturel mambaye.
L’autre menace à la langue mambaye est liée à la faible représentativité du groupe. La langue ne se parle qu’entre les sujets mambaye. Dans les marchés du Cameroun, c’est le Foulbé qui est de mise ; au marché de Léré, ils sont obligés de parler le moundang ou le foulbé pour échanger. A la mosquée, c’est le foulbé qui prévaut, tandis que dans les paroisses, en plus des prédications, c’est la Bible en langue moundang qui est utilisée. Le mambaye ne se parle que dans les ménages et dans les échanges entre les populations autochtones. Cette situation permet d’affirmer que la langue mambaye est en sursis, si rien n’est fait pour la revaloriser.
  
La chefferie en pays Mambaye
 
Un seul clan est prédestiné à diriger la communauté mambaye : c’est le clan des Tikalga. Ne peut être Wouan (chef) que celui qui est de la lignée des Tikalga. La succession au trône passe par le choix d’un des enfants du chef, appelés Bel-Wouan (les princes héritiers). D’habitude, c’est l’aîné des fils du Wouan qui est choisi. Mais si ce dernier n’a pas la maturité d’esprit requise pour régner, on peut lui préférer son cadet.
Ce sont les chefs de terre, les Pa-sigro qui entérinent le choix du chef. Les chefs de terre, les Pa-sigro, avaient un pouvoir large. Ils jouent également un rôle de régulateur du règne du monarque. Si le Wouan se comporte mal, ces derniers le convoquent dans la forêt sacrée appelée " Nifou kou douri " pour des explications. Il doit y aller sobrement, à pied, sans cheval, la peur dans l’âme, parce que ne sachant pas s’il va être déchu ou vertement sermonné. Ces chefs de terre jouent en quelque sorte le rôle d’une Haute Cour de Justice, avec une possibilité de voter l’impeachment contre le Wouan. Leurs décisions sont irrévocables. Mais de nos jours, leurs pouvoirs sont réduits à leur portion congrue. Aujourd’hui, c’est la population qui choisit le chef de canton parmi les princes héritiers. Le ministère de l’Intérieur entérine les résultats par la suite. C’est le cas de l’actuel chef Issa Kada, au pouvoir depuis 1984.
Le Wouan est vénéré par la population. Tout sujet mambaye, qui qu’il soit, ne peut entrer dans sa cour avec ses chaussures. Cependant, si un mambaye, haut cadre de l’Etat, vient en visite officielle, il pourra entrer chez le chef avec ses chaussures et peut s’asseoir sur une chaise. Par contre, s’il est en visite privée, il perd ce privilège. De plus, en présence du Wouan, personne d’autre ne peut s’asseoir sur une chaise, fut-il notable. Tout le monde s’assied à même le sol. Exception faite aux étrangers et fonctionnaires qui peuvent entrer dans la cour du chef, chaussés et s’asseoir sur une chaise.
La chefferie mambaye s’est inspirée de l’organisation du Lamida des Foulbé du nord Cameroun. En témoignent les différentes appellations des notables. : kaïgama (Premier ministre, deuxième personnalité après le Wouan), le sarkisanou (chargé des questions d’élevage, des pâturages, du règlement des conflits agriculteurs-éleveurs), le Arkali (juge coutumier), le Wakili (sorte de ministre de l’intérieur), le Bounou (chargé de collecter le pourcentage des récoltes au bénéfice du chef de canton). Le Pa-sigro est le chef de terre, le Pa-bia est le chef de l’eau. Cette liste de notables n’est pas exhaustive. Chaque notable a des attributions bien précises. La société mambaye est une société clanique en ce sens que chaque individu est identifié à travers son clan. Le clan prédestine chaque sujet aux différentes tâches qu’il va accomplir dans la vie. Ainsi, ne peut aspirer à la chefferie que celui qui est issu du clan des Tikalga. Les Bounou sont choisis dans le clan Tikongon. Les Pa-bia appartiennent au clan Titaré. Les Pa-sigro ou chefs de terre doivent nécessairement naître de parents du clan Tiga. Il en va ainsi des différents clans restants.
Les traces de l’origine des Mambaye proviennent essentiellement de la tradition orale. Ceux-ci viendraient de l’Asie mineure, plus précisément du Yémen, vers le 17e siècle. Après avoir traversé la mer Rouge pour atteindre l’Egypte, ils auraient ensuite longé le Nil pour s’échouer au Soudan. Ils auraient mis le cap sur le Niger où ils se seraient installés, dans une localité appelée Damagaram (actuel Zinder).
 
Commentaires de l'article
IDRISSOU ADAMOU
Le 1er juillet 2008
Les mambays habitent le long du mayo kebbi au nord Cameroun dont 20% environs sont de nationalité tchadienne. Les chefferies de certains villages mambayes sont dirigés par le clan des "tikalga" ; mais il ne faut pas généraliser car toutes les chefferies des zones appartenant à l’arrondissement de Bibémi sont dirigés par les "Tiga", à l’exception de LAZOUA dont la population partagent les mêmes ancçetres que KAKALA. Les wouans des zonnes tchadiennes sont également des "tikalga". D’autres sources sur internet déclarent que nous sommes une population hybride entre Fali et Moundang( ?) Pour plus de précision, prendre contact avec nous.
 
 
 
 
Biparé : Education : Les parents à l’avant-garde
 
Les Mambaye ont pris aujourd’hui conscience de l’importance de l’éducation. Mais leurs seuls efforts ne suffiront à donner un bon enseignement à leur progéniture sans l’apport de l’Etat, tant les défis sont encore nombreux.
L’école officielle de Biparé a vu le jour en 1964, juste au sortir des indépendances. A cette époque, eu égard à l’analphabétisme de la population, les enjeux de la scolarisation n’étaient pas bien cernés. Les parents préféraient envoyer leurs enfants les aider aux champs que de les voir s’instruire. Ce rejet de l’école a eu pour conséquence la carence des cadres mambaye dans l’administration tchadienne actuellement. Et pourtant, relève M. Abel, élève en classe de CE2 en 1970, “il y avait un maître pour chaque classe, du CP1 au CM2. Le directeur de l’époque, M. Mayana, était quelqu’un de sévère. Quand un élève n’assimilait pas ses leçons, c’était des coups de fouets assurés. Mais il enseignait très bien”.
 
Des élèves assis sur des briques et des enseignants sans bureau
Malgré la rigueur des premiers responsables, force est de constater que l’école officielle de Biparé est aujourd’hui restée à la traîne. Depuis 1964, aucun bâtiment n’y a été implanté par l’État. Les salles de classes construites en banco par les parents d’élèves les années qui ont suivi n’ont pas résisté à l’usure des intempéries. Comme symbole de l’État, seul le drapeau suspendu au mât en bois, dans la cour de l’école, et dont la couleur, bleu-or-rouge, sous la rigueur du climat, a cédé la place au bleu-blanc-rouge.
Un seul bâtiment de deux salles de classes en parpaing, fruit de la détermination des parents d’élèves, trône dans l’enceinte de l’école. A côté de cette bâtisse, sans portes et ni fenêtres, se trouvent deux hangars en secco, abritant les classes de CP1 et CP2. Aucune de ces salles de classes n’est équipée de tables-bancs. Les élèves s’asseyent sur des morceaux de brique ou de bois. Les enseignants, eux, n’ont pas de bureau. Les classes de CE1 et CE2 sont fusionnées ainsi que celles de CM1 et CM2. L’école primaire de Kabouni, à 2 kilomètres, partage pratiquement le même décor que sa consœur de Biparé. Selon M. Lamna Kaboul, directeur de l’école primaire de Biparé, son établissement a un effectif de 393 élèves.
“Je suis le seul enseignant formé. Je suis affecté à Biparé depuis 1989. Mais, je ne travaille toujours qu’avec trois enseignants communautaires. J’enseigne à la fois les classes de CM1 et CM2”, souligne-t-il. Deux des trois enseignants communautaires sont payés à raison de 10 000 Fcfa par mois par les parents d’élèves. Le troisième perçoit une subvention de 24 000 Fcfa mensuelle octroyée par la Fédération Nationale des Parents d’Elèves (Fenapet). “Dans tous mes rapports successifs, je ne cesse de rappeler à l’inspecteur nos difficultés et nos besoins. Mais, nous ne recevons que des promesses qui ne sont jamais honorées”. Quand une élève atteint l’âge de puberté, les parents n’hésitent pas à la marier La déperdition scolaire est l’une des gangrènes de l’éducation au pays mambaye. Elle est très accentuée du côté des filles. “Les filles abandonnent les études à cause du mariage.
 
Quand une élève atteint l’âge de puberté et qu’il y a un prétendant, les parents n’hésitent pas à la marier.
Déjà, entre 14 et 15 ans, elles sont prises en mariage”, tel est le constat fait par M. Kaboul. “Il faut sensibiliser les parents d’élèves pour qu’ils laissent leurs filles aller un peu plus loin. Cela doit être une action concertée entre l’association Nabouzi, les parents d’élèves et le chef de canton”, poursuit-il avant de conclure : “Les garçons eux aussi préfèrent entrer rapidement dans la vie active pour avoir des ressources et fonder une famille. Ceci les amène à abandonner les études”.
S’agissant des manuels scolaires et matériels didactiques, notre interlocuteur déclare que “l’inspection de l’enseignement de base du département du Lac Léré (leur) en donne suffisamment”. L’inspection assure également la formation des enseignants à travers l’organisation de trois journées pédagogiques par an. Selon M. Ramadane Garba Tao, enseignant communautaire à l’école primaire de Biparé, les enseignants éprouvent des difficultés pour le suivi de leurs élèves. “Comme nous sommes en milieu rural, souvent les parents nous demandent de laisser leurs enfants les aider dans les travaux champêtres. Ces travaux consistent au repiquage du bérébéré, à chasser les oiseaux granivores, ou tout autre activité. Nous les comprenons, mais il faut reconnaître que cela perturbe l’assiduité aux cours des enfants”. M. Ramadane tient à insister sur le problème des salles de classes : “Les premières pluies commencent tôt, début mai, et ceci entraîne de fait les vacances car les hangars en secco ne résistent pas. Nous finissons l’année scolaire en queue de poisson”.
 
Un cycle secondaire naissant
Du côté de l’enseignement secondaire, le constat n’est guère reluisant, non plus. Grâce à l’impulsion de l’association Nabouzi et à la détermination des parents d’élèves, un collège communautaire a été créé durant l’année scolaire 2006-2007 à Biparé. Les raisons qui ont conduit à la création de ce collège sont multiformes. “Avant, nos enfants étaient obligés d’aller à Zaguéré (sous préfecture de Guégou), à 12 kilomètres pour fréquenter le collège. Certains vivent à Zagueré, souvent dans des conditions difficiles, mais ceux qui ont des bicyclettes font quotidiennement la navette entre Biparé et Zaguéré. C’est pénible. Au mois de mars, les crevaisons sont récurrentes vu la chaleur accablante”, justifie M. Sabana, président du Comité de Suivi du Collège. “Compte tenu de ces difficultés, certains élèves préfèrent arrêter les études. Même nous leurs parents, avions du mal à les contrôler ; certains élèves ne vont même pas au cours. En créant ce collège sur place, nous abrégeons leurs souffrances et nous les suivons mieux”, ajoute-t-il. Le collège a un cycle complet, avec une classe par niveau. L’effectif global est de 243 élèves dont 100 filles et 143 garçons. Les démarches menées par le Comité de suivi dudit collège ont permis son officialisation à la rentrée scolaire 2007/2008.
 
Manque de personnel enseignant
Parlant des infrastructures, le tout nouveau directeur M. Dihoulné Pakouaré fait observer ceci : “Nous n’avons que des hangars construits par les élèves de la 6ème en 3ème. Grâce au dynamisme des parents d’élèves, deux salles de classes sont en train d’être construites en matériaux durables. Mais c’est insuffisant”. Comme à l’école primaire, les salles de classes, ou du moins ce qui en tient lieu, ne sont pas équipées.
Le corps enseignant, en plus du directeur qui est le seul fonctionnaire, est composé de cinq contractuels, tous bacheliers. M. Dihoulné déplore que ses collaborateurs n’aient pas une formation appropriée, surtout pour un tout jeune collège comme celui de Biparé.
En dehors des jeunes élèves, il se pose un réel problème d’alphabétisation pour les adultes, qui, souvent, ont abandonné les études très tôt. Ce cri du cœur de Harouna, cultivateur et père de 18 enfants est assez éloquent. “Je regrette d’avoir quitté les études au CE2. Quand je prends un journal et que je n’arrive pas à le lire, j’ai envie de pleurer. Comme je n’ai pas pu pousser loin mes études, j’ai pris la résolution d’inscrire tous mes enfants à l’école. Mon fils est actuellement en classe de 5ème”.
Beaucoup de personnes interrogées tiennent à souligner que les Mambaye sont pratiquement inexistants dans l’administration tchadienne. “En dehors de quelques étudiants qui sont encore à l’Université de N’Djaména et de quelques rares fonctionnaires, il est difficile de trouver des Mambaye intellectuels”, déplore Idrissou T. qui, à titre comparatif, précise qu’au “Cameroun, il y des Mambaye à tous les niveaux de l’Administration : magistrats, gouverneurs, délégués provinciaux, hauts commis de l’Etat, etc.”.
Si dans un passé récent, les Mambaye ont délaissé l’école, la tendance actuelle est à la quête du savoir. En témoignent les efforts des parents d’élèves pour l’enseignement de base ou du secondaire. Mais, les défis à relever sont énormes : infrastructures socio-éducatives, formation des enseignants, sensibilisation des populations reculées. “Nous voulons que nos enfants deviennent des cadres pour mieux défendre nos intérêts et pour nous faire connaître sinon nous allons disparaître”. Ces propos d’un parent d’élève illustrent parfaitement l’intérêt que les Mambaye accordent aujourd’hui à l’éducation de leurs enfants.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Assemblée générale de CODEBOL (Comité de Développement de la Région de Bolgui: Kakou, Bouza, Piaga et Lazoua) à Kakou en 2006.



La région de Kakou enregistre
beaucoup de décès:

Les victimes les plus vulnérables sont des enfants et des personnes âgées. Un autre cas le plus alarmant et regrettable, c’est l’accouchement difficile chez les femmes; une femme sur cinq meurt pendant ou après un accouchement difficile. Il faut réduire la mortalité infantile dans la région de Kakou et assurer la santé des femmes de la gestation jusqu’à l’accouchement ;

Objectif spécifique du
centre de santé à Kakou:


1). Permettre aux villageois de la région de Kakou d’accéder facilement aux soins médicaux ; 2). Combattre les maladies endémiques et chroniques dans la région: le paludisme, la bilharziose, les maladies du foie, les vers intestinaux ; 3). Participer à l’amélioration de l’espérance de vie dans la région de Kakou.

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Scolarisation de la Jeune Fille
 
Participez à la sensibilisation des populations de la région du Lac KAKOU (Province du Nord Cameroun) sur la scolarisation de la jeune fille. La situation est prise en main par les comités de Développement des villages dont: CODEBOL, CODEKA et CODELABI.


Assemblée des jeunes gens à Bissoli en 2006, encourageant le scolarisation des jeunes Mambay. Cette Assemblée fut l'oeuvre acharnée des Etudiants et Elèves Mambay regroupés sous le nom d'une association culturelle appelée NASOUZI.



Assemblée générale de CODEKA (Comité de Développement de Kakala, dont le Président est M. Moussa Ousman Tao) en 2006 à Kakala. Beaucoup d'invités dont M. Le Sous-Préfet de Guider et M. Harouna Nyako l'Honorable Député-Maire de Guider. M. Harouna Nyako posa aux populations de la région de Kakala, la question de savoir "POURQUOI LES MAMBAYS ONT-ILS ABANDONNE LEURS DANSES TRADITIONNELLES, QUI ETAIENT POURTANT TRES BONNES". Il les exhorta en suite à restaurer leurs cultures. Il ajouta: "C'est les traditions qui constituent l'histoire d'un peuple. Avant les Mambay et les Guidar de Lam representaient culurellement notre Département de Mayo-Louti, lors des grandes réception. Mainentenant il n'ya que les populations de Lam qui nous donnent fierté! Où sont restés les Mambays?"



Assemblée Générale de CODEBOL à Kakou en 2006: la scolarisation des jeunes gens était à l'ordre du jour. Le Président de CODEBOL M. Halidou Djeilani exhorta les populations de la région de Bolgui et les autorités administratives de l'Arrondissement de Bibémi à lutter contre la sous-scolarisation des jeunes Mambay. Il plaida aussi en faveur d'une création d'un centre d'Etat Civil à Kakou, ce qui faciliterait l'établissement des actes de naissances aux enfants.


En premier plan de G. à D.: M. Halidou Djeilani, M. Oumarou Denis, l'Adjoint D'Arrondissement de Bibémi.
Vive la culture Mambay
 
La culture Mambay doit survivre: Restauration, Valorisation, Développement et Préservation. La culture est la première richesse que nous ont léguée nos parents.


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