Projet
Construction d’un Centre de Santé à Kakou
Yaoundé, le 23 avril 2008
OUMAROU Mamoudou
1. Localisation du Projet
Le présent projet sera développé dans le village KAKOU situé au bord du Lac NABA’RAH, dans le bassin de Mayo-Kebbi, Département de la Bénoué, Province du Nord Cameroun.
2. Promoteur
C’est une association culturelle et apolitique qui regroupe la Diaspora et les Locuteurs de la Langue Mambay dénommée DILOMA. Le siège social de ladite association est à Yaoundé, République du Cameroun.
3. Description du projet
Justification ou raison de mise en œuvre du projet
Localisation du village
Le village Kakou peut, sans exagération, être surnommé la «Côte d’Azur Mambay». Ceci grâce à de superbes plages de gazon vert et de sable fin qui bordent le fleuve Mayo-Kébi à l’infini. La température de l'eau est autour de 25° à 33° toute l'année.
Situé au bord du Lac NABA’ARAH (ce grand Lac en forme d’estomac), Kakou, village de Ti-bolgui, avec ses villages satellites (Piaga, Bouza et Lazoua), est le Chef-lieu de la partie camerounaise du pays Mambay. Ce charmant village est situé à environ 20 Km de Figuil et à 101 Km de Bibémi son Chef-lieu d’Arrondissement.
Peuplement du village
Peuplé aujourd'hui d'environ 3.000 âmes (1.818 âmes pour Kakou centre, 300 âmes pour Lazoua, 100 âmes pour Bouza et 800 âmes pour Piaga), le village Kakou a une histoire ancienne. Selon la tradition des populations Mambay, le village Kakou tirerait son nom de “Ka Ku’ûh”, c'est-à-dire sur le sable. Effectivement le village est fondé sur du sable fin et blanc (aujourd’hui disparu en raison de l’érosion). Il fut occupé par les habitants de Bolgui (ancienne ville Mambay située au pied du Mt Lambey).
Les Mambay sont les premiers habitants de la région de Kakou. Aujourd’hui deux ethnies, les Mambay et les Haoussa originaires de Kabi (communément appelés Kabawa) constituent la population autochtone du village Kakou. Quelques habitants saisonniers dans la région tels Guiziga, Toupouri, Massa, Falli, Guidar et bergers peuls cohabitent pacifiquement avec la population autochtone.
Activités économiques
Kakou connaît une intense activité de pêche artisanale, d’élevage bovin, ovin et caprin, de culture de sorgho, de haricot et d’oignon, grâce à sa position au bord du lac Naba’arah et la présence de grands pâturages (les résidus de plantes après les récoltes de sorgho et les plantes nourricières tout autour du lac Naba’arah).
Kakou a connu dans le passé un grand essor économique. Fort de ses activités de pêche, le village était l’un des centres de show-business: on assistait régulièrement à des festivités de danses organisées au niveau du village pour accueillir des groupes de danseurs Haoussa (venus du Nigéria), Kotoko et Bornois (venus du bassin du Lac Tchad), Mandara et Guidar (venus de Maroua et de Guider).
Accessibilité au village
Le village Kakou est coincé entre une longue de montagnes volcaniques (environ 30 km) et le lac Naba’arah (voir documents annexes: annexe 4).
La chaîne montagneuse (plus de 700m au dessus du niveau de la mer) située dans l’arrondissement de Bibémi est composée de sept montagnes principales dont: Mt Lambey, Mt Ti-Ka’ataleh, Mt Ra’agou, Mt Wäh,
Mt Ka’ang, Mt Tara et Mt Manga.
Le village Kakou est difficilement accessible par un réseau routier dans la période de juin à octobre. On accède au village en voiture dans la période de novembre à Mai et par pirogue toute l’année.
Le village Kakou est particulièrement sollicité pendant la haute saison économique de la région qui va de Novembre à Mai. Avec la qualité de ses activités économiques (commerce de poissons, de bétail, de beignet, de fruits) sur le gazon vert tout autour du lac Naba’arah, Kakou abrite de nombreuses festivités de danses et autres loisirs tout au long de l'année.
Le tourisme y est aussi praticable, mais n’est pas encore développé. On dénombre actuellement une dizaine de sites touristiques dans la région de Kakou, dont le site Dag Pbaléh (le long mur de résistance, construit en pierres, contre l’armée islamiste de OUSMAN Dan Fodio). Kakou, comme le reste du Cameroun, regorge des charmes qui ne demandent qu’à être découverts par vous !!!
Education et santé
Dans le village Kakou, l’éducation a longtemps été assurée par des systèmes de transmission des valeurs traditionnelles et ancestrales des parents aux enfants et de la communauté à l’individu. Mais à partir des années 1930 et surtout avec l’arrivée des Haoussa originaires de Kabi au Nigéria (communément appelés les Kabawa) et de confession musulmans, le système d’éducation traditionnel va connaître un peu de mixage: beaucoup des villageois Mambay vont peu à peu intégrer des valeurs musulmanes et Haoussa dans leur culture de base. Certains vont aussi se convertir à l’islam et ceci va créer dans le village des écoles coraniques.
Plus loin dans les années 1950 quelques bergers et commerçants peuls vont s’installer saisonnièrement dans le village Kakou et plus précisément à Pinsa et les écoles coraniques vont encore connaître un bel essor.
A partir de 1962, le Chef de village Kakou, au nom de Wã SALI HAOUSSA demandera aux autorités administratives à Garoua la construction d’une école publique à Kakou. L’école publique de Kakou sera réellement construite en 1964 et sera ouverte par l’instituteur MOUSSA (appelé par les villageois Maître MOUSSA).
Absence de centre de santé
Beaucoup d’instituteurs seront affectés à Kakou, mais ne resteront pas longtemps. Beaucoup d’entre eux ont aimé le village, à cause de l’hospitalité et de l’abondance des vivres dont le poisson. Tous ont malheureusement déploré le manque d’un centre de santé. En cas de maladie ces étrangers éprouvaient des difficultés à se faire soigner par des méthodes indigènes et demandaient à être évacués soit à Figuil pour des petits soins, soit à Garoua pour des cas compliqués.
L’école publique de Kakou va subir des retards dans son développement par manque d’instituteurs. Depuis 1970 jusqu’à nos jours il est difficile à un instituteur de rester plus d’une année à Kakou sans déplorer le manque de centre de soins primaires. Les doléances ont été multipliées auprès des autorités administratives et traditionnelles, mais aucun centre de santé n’a jamais été construit.
Les décès dus au manque de centre de santé
Le village Kakou était connu par bons nombres des visiteurs du pays Mambay comme un grand village composé de plusieurs centres populeux. Les populations Mambay affirment avoir connu Kakou très populeux, avec de nombreuses personnes de troisième âge. Mais aujourd’hui le village Kakou est très jeune: le tableau ci-dessous nous montre le recensement de la population actuelle de Kakou, effectué le 10 mars 2008 par Sa Majesté OUSSOUMANOU SAIDOU, le Chef actuel du village, à la demande de l’association DILOMA.
Tableau: Estimation de la population du village KAKOU centre en 2008
Libellé
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Nombre
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Enfants vivant dans le village KAKOU, qui ne sont pas inscrits à l’école.
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1268
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Ecoliers (Primaire et maternelle)
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323
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Elèves du secondaire (Lycée, CES ou Enseignement Technique)
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17
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Etudiants (Universités et Ecoles supérieures)
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2
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Nombre total d'hommes
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200
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Nombre total de Femmes
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350
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Nombre total de personnes vivant dans le village KAKOU
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1818
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Source: Le Secrétariat Local Exécutif (DILOMA) de Kakou, en collaboration avec le Chef de village KAKOU
A ce nombre de 1.818 âmes il faut naturellement ajouter les populations des villages satellites de Kakou à savoir:
· 300 âmes environ pour Lazoua ;
· 100 âmes environ pour Bouza ;
· 800 âmes environ pour Piaga .
L’ensemble de ces quatre villages a connu depuis longtemps jusqu’à nos
jours des décès précoces dus au manque de centre de santé. Pour la plupart des malades transférés dans les villes les plus proches (Garoua, Guider, Figuil), le diagnostic montre très souvent:
· des maladies de foie ;
· des vers intestinaux ;
· des maladies de l’appareil urinaire telle la bilharziose ;
· le paludisme chronique ;
· l’anémie ;
· etc.
Autant de maladies provoquées par l’eau du fleuve.
Suite aux constats faits dans la région sur plusieurs années (et les études statistiques scientifiques viennent d’être mises sur pied depuis Mars 2007 par DILOMA), ces villages enregistrent annuellement beaucoup de décès dus à des maladies provoquées par l’eau du fleuve et le manque de Centre de Santé. Les victimes les plus vulnérables sont des enfants et des personnes âgées.
Un autre cas le plus alarmant et regrettable, c’est l’accouchement difficile chez les femmes; une femme sur cinq meurt pendant ou après un accouchement difficile.
L’année dernière en septembre 2007, une femme qui était en travail à Kakou centre fut évacuée au dispensaire de Kakala, un village situé à plus de 8 Km de Kakou et dont l’accès n’est possible qu’à la pirogue si on se trouve à Kakou ou bien dans un des villages satellites de Kakou (Bouza, Piaga et Lazoua). Arrivée à Kakala, la malade fut quelques heures plus tard évacuée à l’hôpital de Figuil, où elle rendit l’âme après une déshydratation et une perte considérable de sang sur son parcours de Kakou – Kakala – Figuil. Ces cas sont très fréquents dans la région de Kakou.
S’il y avait un Centre de Santé à Kakou, des décès précoces seraient sûrement réduits; les femmes seraient aussi suivies tout le long de leur gestation jusqu’à l’accouchement.
Fort de ce constat, l’association qui regroupe La Diaspora et les Locuteurs de la Langue Mambay (DILOMA), décide d’attirer l’attention du Gouvernement Camerounais, afin que ce dernier réagisse dans un délai raisonnable au secours d’une population en détresse, en réalisant ce projet de construction de Centre de Santé.
4. Objectifs Généraux du projet
- Accès pour tous aux soins médicaux;
- participation à la politique gouvernementale de développement;
- combat contre des maladies endémiques.
5. Objectifs Spécifiques
6. Bénéficiaires
- Les habitants de la région de Kakou et villages tout autour du lac Naba’arah;
7. Structure du Centre de Santé
Le centre de Santé devra comprendre:
· Un bloc de soins médicaux composé de:
o 01 salle d’attente ;
o 01 salle de la consultation générale ;
o 01 salle d’accouchement ;
o 01 salle d’observation Mère et Bébé avec 4 lits ;
o 01 salle de soins ;
o 01 laboratoire ;
o 01 bureau du Docteur ;
o 01 bureau des infirmiers ;
o 01 salle d’hospitalisation avec 8 lits ;
o 04 toilettes externes ;
o 01 salle pour la cuisine avec 5 foyers ;
· 01 pro-pharmacie (01 salle) pour la distribution des médicaments: les malades pourront se ravitailler immédiatement à la pro-pharmacie sans toute fois se rendre péniblement en villes.
12. Financement du projet
Le projet pourra être réalisé par l’apport du groupe et par un
Financement extérieur:
· Apport du groupe (nature et espèces): 5.000.000 Fcfa.
§ Le terrain ;
§ le sable ;
§ les cailloux ;
§ La main d’œuvre.
· Financement attendu de l’extérieur: 30.449.917 Fcfa.
Ce montant qui sera mis à la disposition de DILOMA permettra à la construction dudit centre de santé à Kakou.