Le Pays Mambay, Pays du Tourisme

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  Origine

Un peu sur l’histoire du peuple Mambaye

 

Source: Boubakary Issiakou et Saidou Adamou, dans « à la recherche du passé du peuple Mambay », Université Ngaoundéré, 1999-2000.

          

 

 1.  ESSENCE DE L’ETHNIE MAMBAYE

     

            Il est un grand débat à l’heure actuelle qui porte sur la définition et l’originalité des peuples Mambaye. L’ethnie Mambaye est incarnée par une population aux origines diverses. Elle est greffée sur une mosaïque de clans dont certains ont acquis depuis le temps les rênes du pouvoir aux dépens des autres qui se trouvaient autour d'eux. Elle serait ainsi née sous les cendres de certains tribus engendrées par le phénomène de diffusionnisme culturel voir ethnique.

Le peuple Mamabaye est un mixage de plusieurs peuples venus de différents horizons de l’Afrique, en particulier de l’Afrique de l’Ouest.

 

1.1.  TERRE D'IMMIGRATION

L'ethnie Mambaye émergea des océans et des montagnes. Nous n'avons par contre guère de certitude sur ce qui advient d'elle jusqu'au millénaire passé. Si certains relatent la probable visite des terres Mambaye par des pêcheurs, d'autres par contre attribuent habituellement la première mention des terres Mambaye à des sédentaires issus des montagnes. Cependant, selon les témoignages des humbles et respectueuses figures de l'histoire Mambaye, l'origine Mambaye tiendrait sur les tendances suivantes:

1.2.  ORIGINE  LAMBAYE

Au départ appelé Ti-La-Nwouri, le clan Lambaye, communément connu Ti-bolgui serait vénus du Nigeria de la localité Bolgui et de Balla. Ce peuple est de même souche que les Falis de Garoua. Les Ti-La-Nwouri et les Falis se sont séparés au niveau de Balla près de Guider. Installés aux pieds du mont Lambaye, ces peuples seraient les premiers habitants de la contrée située au niveau de cette montagne qui porte aujourd'hui leur nom. Les Ti-lambayes pratiquaient surtout l'agriculture orientée principalement vers la culture vivrière. Cependant, ils cultivaient aussi du coton, matière première qui servait au tissage du tissu et à fabriquer du fil. Ces peuples seraient d'essence pure même des Mambaye.

1.3.            ORIGINE YAMYAM

 

Entraînés vers le mont Kakou par le phénomène d’immigrations accentuées par diverses guerres ethnies et surtout par la conquête des terres, les peuples appelés Ti-kongong servaient d'essence Yamyam venus du Niger. Ils sont passés par Damagaram, Sokoto, Kano puis ils ont longé Guiré avant d'aller s’installer aux pieds du mont Tara (encore appelé Mont Bongor).

Cette région située dans l'arrondissement de Bibémi et non loin de Kakou aurait servi de premier site aux peuples mus par le phénomène migratoire vers cette zone de Bibémi.  En effet, le site Tara serait habité bien avant tous ces villages qui constituent aujourd'hui l'arrondissement de Bibémi voir ceux du département de Mayo-louti à l'exception de Mayo-loué. Ils étaient guidés dans leur migration par la perception d'une luminosité qui témoigne de la présence d'un être humain sur le lieu. La généalogie de ces peuples partirait de Pamry, Nsa-vil en passant par Tigry, Yahré pour aboutir à Bagry père de Koué dont le fils est Alim Tigamkara.

Les Ti_kongong ont longtemps vécu dans les montagnes, ce qui explique la parfaite maîtrise des armes de chasse. Cette tradition très poussée en matière de chasse dont bénéficiaient ces peuples était un atout pour eux  qui se nourrissaient essentiellement du butin de chasse. La viande étant la principale nourriture, ces peuples avaient mis sur pied un système d'allumage du feu à base des pierres et du coton pour faire cuir leur produit de chasse.

 

1.4.            ORIGINE TOUPOURI

 

Descendants des Toupouri venus de Yagoua , de Fianga, les "Ti-tarés" encore appelés des Ti-pûra seraient entraînés par des eaux en crue. Ils ont été parsemés ainsi que les "Kera" par ces dernières dans beaucoup de région dont Guidiguis, Bindir, Kaélé, Yola, Tara où ils ont rejoint les Ti-kongong. La particularité de ces clans réside  dans la tradition de pêche qui était d'ailleurs leur raison d'être, car la pêche pour eux était l'activité principale.

Les Ti-tarés seraient venus en majorité de la région de Do’ore situé au Tchad actuel, royaume des Toupouris, d’où le nom Ti-taré qui est une mauvaise prononciation de Ti-Do’ore, c’est les gens de Do’ore.

 

1.5.            ORIGINE HILLAGA

 

 

Venus de Mallé, les Ti-kalga sont connus sous le nom de Hillaga. Ils seraient passés dans leur migration par Guider avant d'arriver à Biparé, Bolgui et Djaloumi. Leur généalogie partirait de Nwa-nkouro qui passa d'abord par le mont lambaye où il retrouva les Ti-lambaye avant de partir s'installer à Hourodjiddé (Ka-boung’ni) qu'il quitta quelques temps après, et rejoindre définitivement Biparé. A sa mort son fils "Sepry" le remplaça. Ce dernier sera remplacé successivement par Kami, Vou-ana , Seera , Goro et Kada. Pour des raisons conflictuelles, Nwa-nokouro avait quitté son grand frère installé à Guider. Ils va le rejoindre avec son groupe quelque temps plus tard mais en fondant d'autres lieux notamment Biou, Lam près de Guider où une bonne partie de ce clan sera installé définitivement.

1.6.   ORIGINE GOULLEYA

Connus sous ce nom de Goualleya, les Ti-kpoumou seraient venus de Damagaram et Yola, passant Bela et Foumou Djidde avant de s’installer aux pieds du mont Tara. Ils ont rejoint les peuples situés dans la région Tara et manga. Ils ont été désignés, par les trois autres clans qui les ont précédés, comme chef. Il s'agissait de Ti-kongong, Ti-kazaara venus de Damagaram et Yola, Ti-moukaaga venus de Rey. Ces derniers (Ti-moukaaga) ont été froidement reçus préalablement;  d'ailleurs ce nom signifiant "ne t'assois pas" comme pour dire qu'il leur est interdit de s'installer dans cette région. Il faut aussi signaler la présence de Ti-kazou connu sous le nom de Ti-nagnû, dans cette contrée de Tara. Le clan Ti-kpoumou désigné comme chef, et qui persiste jusqu'aujourd'hui, était dirigé par un grand roi Goulleya. Cette généalogie va se poursuivre avec Tikamnadia, Mandaou, Da-vûna, komiya, Zana, Walih jusqu'à Jouan Dine. 

Le roi Goulleya est mort à Famou Djidde près de Bela-Bibémi. Sa tombe est actuellement symbolisée par un gigantesque amas de pierres à Famou Djidde. Il est tombé au cours d’une grande bataille qui opposait son peuple et d’autres envahisseurs venus de Yola.

1.7.  ORIGINE FALI

D'origine Fali, les Ti-gah viendraient du Nigeria et du mont Peske. Ils sont venus s'installer à Pinsa-Bolgui, et à Fah-Damna aux pieds du mont Lambay, connu aujourd'hui sous l'appellation de Katchéo. Les Ti-gah de Katchéo et ceux de Pinsa-Bolgui sont des cousins.

 

 

2.  REGROUPEMENT DES CLANS ET LA NAISSANCE DE L’ETHNIE

  

            Les Mambaye, de part leur essence, constituent un peuple qui regorge une diversité de clans. Ces derniers sont liés par un fils d'histoire harmonieuse faisant du peuple une ethnie aux origines très diverses. Les principaux clans sont: Ti-lambaye, Ti-kongong, Ti-taré, Ti-kalga, Ti-kpoumou, Ti-kazaara, Ti-moukaaga, Ti-kazou, Ti-gah.

 

La fonction de ce peuple Mambaye, basés principalement dans la région longée par le Mayo-kebbi, émanerait en grande partie du phénomène antique des échanges: le troc. En effet, ces peuples constituées de pêcheurs et de chasseurs sont arrivés dans une situation où ils ont entrepris résolument d'échanger le poisson contre la viande respectivement la base de leur alimentation. Le tout premier leu s'est noué par le biais de leur progéniture respective.

Un enfant du clan des pêcheurs s'est lié d'amitié avec un autre issu du clan des chasseurs. Ce dernier fut indigné de voir son ami manger du poisson cru. C'est ainsi qu'il l'avait entraîné vers les montagnes et lui avait présenté de la viande brûlée. Rentré chez lui, l'enfant du clan des pêcheurs relata d'une manière succincte l'anecdote qui a fait l'objet de sa surprise et pour étayer ses propos donna le reste de la viande brûlée à ses parents. Ayant pris goût à cette façon de transformer la nourriture, le clan des pêcheurs entrepris de percer le système afin d'entrer en possession de cette technique d'allumage; d'où la consolidation de leur relation. Ainsi est née la collaboration entre deux clans autrefois vivant en autarcie; chacun de son côté.

            Bien plus, le phénomène d'extension et la nécessité d'améliorer les conditions de vie

amenèrent de nouveau les deux clans devenus désormais amis à conquérir ou du moins à élargir leur champ d'action. Ce cette extension, ils ont rencontrés les Ti-lambayes qui étaient mieux habillés par rapport à eux. En effet, Ti-lambayes étaient non seulement des agriculteurs mais aussi des excellents tisserands. Ils utilisaient le coton issu de leur culture pour faire des fils qu'ils tissaient pour obtenir un tissu artificiel antique. Ce tissu était teinté à base de "cissari " (substance de couleur grise obtenue du mélange d'écorce d'arbre et des feuilles

préalablement bouilli dans un bocal). Par le phénomène d'imitation les autres clans qui n'avaient pour vêtement que le cache-sexe avaient préféré mieux s'habiller comme eux. Pour ce faire, ils échangeaient les vivres à l'instar du poisson, de la viande, du poulet, des chèvres contre le tissu, l'objet de leur convoitise. De ceci déroule une nouvelle liaison et l'interdépendance des clans s'intensifia jusqu'au regroupement total. La cohabitation aidant, les différents clans vont perdre progressivement leur dialecte initial au profit d'une langue unique de communication: la langue Mambaye.

 

            Cependant, il faut dire que de tous ces clans, celui de Ti-lambaye habitant la montagne Lambaye et premier occupant de la région, serait la base de cette ethnie. D'ailleurs cette appellation de Mambaye ou Bolgui désignant la même chose provient du fait ce clan lambaye a occupé successivement les contrés de Lambaye et Bolgui. Ce clan a donc servi  de base et sur lui sont venus greffer les autres qui l'ont influencé d'une manière ou d'une autre. C'est ainsi qu'il existe des ressemblances entre la langue Mambaye, la langue Moundang, la langue Toupouri et la langue Boum pour ne citer que celles-là.

 

 

3. LA VIE ET LE PEUPLE MAMBAYE

 

            Pour comprendre la vie menée par les peuples Mambaye il faut remonter aux activités pratiquées par ces différents clans qui constituent cette ethnie. On peut ainsi relever que les Mambaye sont à la fois chasseurs et cultivateurs.

 

            D'abord la chasse était l'activité essentiellement des Ti-kongong. Cette chasse était celle de subsistance et non de commerce. Elle ne se faisait pas à la lance ou tout autre arme. Mais, ces peuples étaient doués et nantis d'une connaissance ou d'un savoir magique qui leur permettait de faire approcher les animaux afin de les saisir tout simplement par les mains. Le butin était brûlé au feu obtenu par un système d'allumage qui consistait en un frottement  de deux bâtons entre lesquels on faisait intercaler un coton. Ce dernier prenait feu dès lors que le frottement avait atteint un certain degré de chaleur.

 

            Ensuite, la pêche était pratiquée par les Ti-tarés. Elle se faisait à la nasse. Bien après, de nouveaux moyens ont vu le jour. Tel est  le cas des filets, des hameçons voir l'épervier. Leur rapprochement aux Ti-kongong leur a permis de bénéficier du système d'allumage précédemment évoqué. Désormais le poisson était d'abord brêlé avant consommation.

 

            En fin, l'agriculture était faite par les autres clans en  l'occurrence les Ti-lambayes, une agriculture basée essentiellement sur les vivres et le coton qui servait de fil à tissu.

            Aujourd'hui, la pêche et l'agriculture restent pratiquées par les peuples Mambaye.

 

            Quant aux activités politico-administratives, il faut dire que l'homme Mambaye n'en faisait pas une préoccupation particulière. Mais la particularité chez lui était que le chef soit le dernier occupant du lieu. En effet, pour ce peuple Mambaye, le premier occupant possède la terre ou territoire et il revient au dernier d'assurer la protection. La chefferie consistait une espèce de rempart aux assauts des ennemis qui pourraient survenir. Le chef devait toujours contracter les premiers occupants à qui revient la responsabilité des terres avant de prendre une décision quelconque. C'est dire qu'il existait deux, le de terre et celui de guerre priorité était accordée au premier. La réalité actuelle nous laisse présager le contraire.

 

            Quant aux questions de conquête, les peuples Mambaye n'étaient pas des peuples conquérants. En effet, il y a des siècles durant, ces peuples étaient les premiers habitants de l’actuel arrondissement de Bibémi et même les premiers visiteurs d'une bonne partie de contrée du département de Mayo-louti. Installés dans cette région de Tara, ils avaient leur cavalerie qui leur permettait de quitter leur domaine jusqu'à l'actuel Mayo-oulo où ils récupéraient souvent les bœufs chez les peuples qui Habitaient. Ils étaient des peuples plus défensifs qu'offensifs. Ils faisaient face à tous les assauts mais n'avaient jamais l'intention d'infliger une domination ou occupation quelconques aux peuples assaillants.

 

            S'agissant des conquêtes religieuses, selon les explications rapportées par l'un des dignitaires Mambaye, la conquête peule menée par Adama n'avait pas atteint les peuples Mambaye. Adama venu de Yola se serait installé à Saaba et serait allé jusqu'à Bongor en passant par Figuil. Il avait donc laissé de côté la zone habitée par les peuples Mambaye. Ces peuples n'ont jamais été inquiétés par une tribu quelconque et Tara avait toujours été indépendant avec un domaine qui couvrait toute la région et les alentours du Mayo-kebbi. Il a fallu attendre l'arrivée des Blancs (allemands) dont les chefs fil étaient Goumna Diri et Massa Soumane (petit frère), pour voir diviser cette région habitée par les Mambaye. Seuls les villages Biparé et Huoro-djiddé seront rattachés au côté du Tchad et ceci par l'accord de leur chef, après la première guerre mondiale.

 

            Néanmoins, l'islam reste la religion dominante au sein de la grande partie de la communauté Mambaye. Cette prédominance s'explique surtout par la visite des terres Mambaye par les Haoussa arrivés pour des raisons de pêches et des peuls nomades à la recherche du pâturage. De nos jours presque tous les villages Mambaye sont musulmans; d'ailleurs  cette pratique religieuse est tellement poussée à telle enseigne que certains facteurs de développement à l'instar de l'éducation scolaire occupent un rang secondaire. Le zèle ou l'intégrisme a ainsi poussé les parents à orienter plus leurs enfants vers l'école coranique. Cependant, on observe outre  l'islam qui se veut religion dominant, l'installation timide du christianisme. Partout ailleurs c'est l'islam qui s'impose.

 

            En conclusion, les Mambaye dont l'histoire remonte au siècle de migration, sont restés aujourd'hui dans l'anonymat. Pourquoi l'émergence de ces peuples ne s'est donc pas manifestée?  Comment expliquer ce caractère régressif qu'a adopté ce et ethnie dont les traces existentielles sont à la limite ignorées?

 

 

4.   LA QUESTION DE MINORITE DES PEUPLES MAMBAYES

  

            Situés principalement dans la région de la Bénoué et Mayo-louti, et une partie dans la région de Léré (Tchad), les peuples Mambaye restent aujourd'hui l'une des ethnies les plus minoritaires selon des explications que nous avons pu avoir auprès de certains dignitaires Mambaye, une bonne partie de ces peuples seraient dispersée dans d'autres ethnies. Cette dispersion selon eux, est corollaire de la dureté ou de la sévérité dont faisait montrer cette ethnie jadis. Ces peuples naguère effrayant aux yeux des autres tribus ont perdu bons nombres de leurs tendances qui, une fois jointes aux autres, refusaient de se faire signaler pour ne pas susciter une certaine méfiance. C'était la manifestation de l'état de nature dont parlait Hobbes («l'homme est un loup pour l'homme»).

Certaines pratiques ancestrales peuvent être considérées comme des moteurs, des catalyseurs de cette dislocation ethnique.  En effet, le peuple Mambaye est un peuple dont le pouvoir surnaturel est notoire. Certaines tribus sont d'ailleurs frustrées juste quand elles entendent prononcer le nom Mambaye. Les Mambaye sont issus d'une multitude ethnique, ce qui constitue un atout majeur pour faire prévaloir la puissance occulte.

Ti-kongong, sont habitants des montagnes avaient une recette de racines et d'écorces pour vaincre leurs sujets. Ti-gah quant à eux, utilisaient un mélange d'herbe (kouga, kpavira) de racines et d'écorces pour commander la nature et pour jeter des mauvais sorts à tout ennemi. Par exemple, pour venir à bout de leurs adversaires en cas de guerre; les Mambayes (Ti-gah) utilisaient la racine d'une herbe appelée «Dihlim». Cette dernière enlevée souvent par un homme d'âge mûr, pouvait métamorphoser un seul guerrier allié en une foule toute noire de guerriers. Ce qui accroissait considérablement leur chance de gagner la bataille.

 

            De même Ti-taré utilisaient aussi une association des plantes aux pouvoirs mystiques  qui, introduite dans une corne d'un bélier couverte de la peau de lézard, serait à passer inaperçu.

 

            Compte tenu de ces facultés à produire des faits hors du commun, les Mambaye étaient ainsi réputés dangereux aux yeux des autres ethnies. Il faut non seulement s'en méfier mais aussi craindre leur pouvoir magique. Nonobstant ces facteurs, les Blancs avec leur arme à feu ont pu inquiéter cette population aux techniques de guerres ancestrales. La seule stratégie défensive à adopter pour faire repousser les assauts des colons était de trouver refuge sur des montagnes.

 

            Cette pratique avait sans aucun doute des avantages indéniables mais également des inconvénients qui se répercutent jusqu'à nos jours dans cette société Mambaye. L'exemple le plus prosaïque, comme nous l'avons relevé très haut, est celui de morcellement des villages Mambaye à cause de leur méfiance à intégrer d'autres ethnies. De plus, ce peuple menait une vie en autarcie dans la mesure où l'exigence des coutumes imposait des barrières en ce qui concerne le vécu quotidien et sur tout le strict respect des aînés. Tout comportement visant à bafouer les principes ancestraux était  sévèrement sanctionné et en cas de récidive, le coupable pouvait écoper la peine capitale, pour ainsi contrer toute option ou velléité qui pourrait ternir l'image de marque de l'ethnie. Aussi, serait-il là une forme de goulot d'étranglement à promouvoir l'éclosion démographique chez les Mambaye.

 

 

5. CONCLUSION SYNTHETIQUE ET ENSEIGNEMENTS SUGGERES

 

Si l'histoire fortement synthétisée des différent flux migratoires aux terres Mambaye explique la diversité de sa composition, elle donne en outre, un premier élément pour comprendre les relations qui prévalaient dans ces terres.

            Il n'est pas faux en effet d'affirmer que les terres Mambaye en étaient arrivées une sorte de stratification dans laquelle chacun avait sa place. En caricaturant bien entendu très grossièrement, Ti-lambaye étaient agriculteurs; Ti-kongong, chasseurs;  Ti-tarés, pêcheurs. Ce qui entraîne un équilibre, une paix par défaut, une tolérance des uns des autres. Cette division du tissu social pourrait laisser penser à une absence complète d'interrelation, à une confédération de clans vivant pacifiquement côte à côte mais sans regard l'un pour l'autre. Il n'en est rien ou du moins réalité est bien plus complexe et certainement pas aussi rigide; et cela pour diverses raisons: la première d'entre elles est sans doute la langue. Outre un large panel de langues vernaculaires issues des différents immigrés, la langue Mambaye s'est progressivement imposée aux dépens des autres langues.

 

            Une seconde raison est le fait que la répartition des tâches au sein de la société s'est rapidement étendue. Ceci est surtout lié à la petite taille des terres Mambaye et aussi au fait d'avoir une forte concentration de la population; ce qui favorise les contacts. Il reste à espérer que ces différent clans ouvrent ainsi un avenir prometteur aux nouvelles générations; car le développement ne doit pas s'analyser uniquement en termes infrastructures mais il doit intégrer aussi une dimension comportementale importante, des habitants et des modes de pensée parfois solidement enracinés ou imposés de fait par la culture.

 

            Si la population jeune pouvait arriver à induire des profonds changements d'attitudes, de mentalités en vue d'une amélioration des équilibres établis depuis des siècles, si ces mêmes pouvaient transmettre d'une manière efficiente des messages afin de sensibiliser et de mobiliser les populations sur les enjeux primordiaux pour le bien être, nous seront sans aucun doute, en droit d'attendre l'épanouissement de nos villages presque ignorés.

 

 

6. Divers

 

 

Signification du nom «KAKOU»

 

Niché entre les collines et l'affluent du Mayo-kebbi, Kakou est l'un des villages Mambaye qui offre des panoramas superbes en particulier depuis les hauteurs avoisinantes. Mais le village détient lui aussi des secrets qui méritent d'être découverts. Son nom Kakou signifie «sur le sable» en dialecte local et l'on n'est guère surpris, car ce nom explique par le fait que Kakou n'était qu'une vaste étendue de sable qui couvrait toute la surface de la terre jusqu'au pied des montagnes. Ce sable émanait des crues de l'affluent qui le parcourt le long du côté nord. C'est ainsi que certains clans, à l'instar de Ti-tarés, mus par leur tradition de pêche développée, s'étaient installés sur la rive afin de mieux pratiquer la pêche. La prospérité de la pêche amena les hommes à s'y installer davantage formant une communauté d'habitants du sable;  d'où le nom Kakou. Cependant, les ruissellements des eaux de montagnes et les crues ont entraîné la disparition progressive du sable au profit de la terre noire qui couvre actuellement l'étendue de Kakou. Ce village dont l'activité principale est la pêche, explique aussi des terres en pratiquant l'agriculture vivrière.

 

En somme, la beauté et la prospérité de Kakou sont le fruit des effets des agricultures et surtout des effets des pêcheurs. Le travail de la terre et de la pêche sont donc la source de la richesse et la prospérité.

 
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Assemblée des jeunes gens à Bissoli en 2006, encourageant le scolarisation des jeunes Mambay. Cette Assemblée fut l'oeuvre acharnée des Etudiants et Elèves Mambay regroupés sous le nom d'une association culturelle appelée NASOUZI.



Assemblée générale de CODEKA (Comité de Développement de Kakala, dont le Président est M. Moussa Ousman Tao) en 2006 à Kakala. Beaucoup d'invités dont M. Le Sous-Préfet de Guider et M. Harouna Nyako l'Honorable Député-Maire de Guider. M. Harouna Nyako posa aux populations de la région de Kakala, la question de savoir "POURQUOI LES MAMBAYS ONT-ILS ABANDONNE LEURS DANSES TRADITIONNELLES, QUI ETAIENT POURTANT TRES BONNES". Il les exhorta en suite à restaurer leurs cultures. Il ajouta: "C'est les traditions qui constituent l'histoire d'un peuple. Avant les Mambay et les Guidar de Lam representaient culurellement notre Département de Mayo-Louti, lors des grandes réception. Mainentenant il n'ya que les populations de Lam qui nous donnent fierté! Où sont restés les Mambays?"



Assemblée Générale de CODEBOL à Kakou en 2006: la scolarisation des jeunes gens était à l'ordre du jour. Le Président de CODEBOL M. Halidou Djeilani exhorta les populations de la région de Bolgui et les autorités administratives de l'Arrondissement de Bibémi à lutter contre la sous-scolarisation des jeunes Mambay. Il plaida aussi en faveur d'une création d'un centre d'Etat Civil à Kakou, ce qui faciliterait l'établissement des actes de naissances aux enfants.


En premier plan de G. à D.: M. Halidou Djeilani, M. Oumarou Denis, l'Adjoint D'Arrondissement de Bibémi.
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