La Diaspora et les Locuteurs de la Langue Mambay
(DILOMA - NATIBOM)


VERITE - AMOUR - TRAVAIL

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LES ETATS GENERAUX DU PEUPLE MAMBAYE

Du 27 au 28 Décembre 2008 se sont tenus à Kakou (département de la Benoué, arrondissement de Bibémi, Région du Nord), les Etats-Généraux du peuple Mambaye. Y ont participé les personnalités ci-après :

-         Le Délégué provincial de la culture du Nord ;

-         Tous les Chefs Traditionnels Mambaye du monde entier étaient présents : 

République du Cameroun :

o       Kafinarou, Katchéo, Bissoli, Kakala, Kafimarey, Bikalé, Kalaol, Bockiré, Daksi, Dareindi-Bello, Bessou-Labay, Lam-Bibémi, Manga, Piaga, Bouza, Kakou, Lazoua, Ndéo, Kagbouma ;

o       Les Chefs Traditionnels (Moundang et Lamé) de Djaloumi, Padarmé, Madjoldé, Mandjaola étaient aussi présents ;

-         République du Tchad :

o       Wah Dagguemnah (le Lamido de Biparé, Canton de Biparé, Arrondissement de Léré, Département du LAC-LERE, Région du MAYO-KEBBI OUEST)

o       Wah Dagiaâlah (le Lawane de Kagboung’ni, Canton Biparé).

Chaque Chef Traditionnel était accompagné d’une forte délégation. Le Roi de Biparé (Tchad) et celui de Katchéo (Cameroun) se sont faits accompagner de leurs notables munis de tambours royaux.

La foule des participants était estimée à cinq mille ( 5.000) personnes.

La cérémonie a débuté à 12 heures avec le mot de bienvenue du Chef de Kakou (le Président de l’Assemblée Générale de DILOMA de l’année 2008) faisant l’office de Maire.

  Celui-ci a exprimé sa satisfaction de voir son village abriter une rencontre qu’il a qualifiée de « jamais vu ». Il a souhaité que tout se déroule dans le calme et dans la sérénité. Après le souhait du chef, le Secrétaire Général de DILOMA a prononcé son discours, un discours axé sur quatre points principaux :

-         Bienvenue aux différentes délégations ;

-         Présentation de DILOMA :

-         Message aux Chefs Traditionnels :

-        Message au peuple Mambaye (voir l’intégralité du discours en annexe).

Après ce discours, des Diplômes de Conservateur de Patrimoine ont été décernés à certaines personnes accompagnées de cadeaux symboliques constitués de canne couteaux, de sabres, de couteaux, de bâton de commandement sous forme de couteaux.

Ainsi, les personnes ci-après ont reçu les diplômes suivants :

-         Elhadj Issa Bouza (diplôme d’Historien, Spécialité: la dynastie Wã Nakouro)

-         Sa Majesté OUMAROU, Wã Bikalé (diplôme d’Historien, Spécialité: la dynastie Wã Ly)

-         Ba Halima Lam (diplôme d’Historien, Spécialité: clans Ti-kpoumou et Nyem-Nyem),

-         Ba Hamidou Lazoua (diplôme d’Historien, Spécialité: le royaume de Lazoua),

-         Yérima Maigari Katchéo (diplôme d’Historien, spécialité: la dynastie Wã Mamsourou)

-         M. Moussa Haman de Kakou (diplôme de tradipraticien, Spécialité: chirurgie)

-         M. Daouda Djingui (diplôme de Tradipraticien, généraliste, spécialité: plantes médicinales)

-       M. Ballo Lazoua (diplôme de Tradipraticien, spécialité: le monde aquatique)
- M. TOBI TAO (diplôme d'Artiste Musicien, Specialité: le Bilim)
- SM. ISSA Kada, Wah Biparé (Diplôme d'Administrateur, Specialité: la dynastie de Wah Goro).

Les lauréats ainsi diplômés seront désormais reconnus par tous (les Mambay et les étrangers) comme détenteurs des connaissances traditionnelles dans les domaines de leurs spécialités. Ils seront désormais des personnes ressources pour des experts qui s’intéresseront au peuple Mambay. Ceci marque le début de la quête à la valorisation des connaissances Mambay sur le plan international.

Ensuite, un groupe de femmes venues du village Kafinarou ont procédé à l’exposition des objets d’arts à l’initiative de Monsieur PAYANFOU Kami Tao, Délégué Départemental de la Jeunesse du Mayo-Louti. Lors de l’exposition, l’on pouvait voir des pots, des canaries qui servaient jadis de récipients, des instruments de musique, des colliers et des parures, des pierres qui servaient à écraser le mil, des vêtements, des calebasses décorées et bien d’autres objets faisant découvrir le passé du peuple Mambaye.

Après cette exposition, la foule a assisté à un ballet de danses traditionnelles. Beaucoup de villageois attestaient qu’une telle rencontre n’avait jamais eu lieu à en juger par l’importance de la foule. Toute la cérémonie a été couverte de bout en bout par notre Cameraman, Monsieur KADA Djidda, Chef de Quart à la CIMENCAM de Figuil et par Monsieur Paul KADA, animateur en langue Mambay à Radio-CRTV Garoua. Une pause a été marquée pour permettre aux différentes délégations de déjeuner.

Dans l’après-midi, un match de football opposant les vétérans locaux et le vétérans externes Mambaye a vu la victoire des vétérans locaux par quatre buts à deux. Ce match de football a marqué la fin des cérémonies pour la journée du 27 décembre 2008.

La journée du 28 décembre a été consacrée à une enclave avec les anciens et notables de Kakou.

En effet, Kakou connaît un malaise social dû aux problèmes de chefferie. Le Sous-préfet de l’Arrondissement de Bibémi, arrondissement où se trouve le village Kakou, invité à la cérémonie a brillé par son absence en qualifiant le peuple Mambay de « Peuple de Voyous ». Pourtant tous les Chefs Traditionnels Mambay du Cameroun et du Tchad étaient au rendez-vous, à l’exception du Chef de TEWER, alors souffrant. Et les Responsables de DILOMA sur le territoire camerounais sont pour la plupart des hauts cadres dans l’Administration Camerounaise. Voir la liste des chefs traditionnels présents au rendez-vous".

Le Secrétaire Général de DILOMA conscient de la situation, s’est muni du Décret Présidentiel portant organisation des chefferies traditionnelles au Cameroun (décret N0 

77/245 du 15 JUILLET 1977, portant organisation des chefferies traditionnelles). Lecture de ce texte a été faite devant une assistance composée des anciens et notables des villages de la région de Bolgui. Pour mieux comprendre ce qui se passe à Kakou, un bref historique de la situation s’impose:

Après la mort du Wah Dagguemnah (Roi) Sa Majesté SALI HAOUSSA en 1981, son fils aîné MOUSSA SALI lui a succédé selon la tradition, mais dans des circonstance obscures car Monsieur MOUSSA SALI n’a jamais brandi son arrêté de nomination.

Selon nos investigations, Monsieur MOUSSA SALI aurait été détrôné en raison de son engagement politique. Grand militant de l’U.N.D.P, il serait allé jusqu’à refuser les instructions de la hiérarchie (Administration Camerounaise), attendant les instructions venant de la hiérarchie de son parti.

Après la constatation de la vacance du trône, Monsieur OUSMANOU SAIDOU, autres fils de la famille régnante (son grand père fut Le Roi de Kakou avant SALI HAOUSSA) porte sa candidature. Il a été désigné comme Chef et sa désignation a été entérinée par un arrêté préfectoral (Arrêté Préfectoral N° 528/AP/D21/BAE, portant homologation en régularisation de la désignation du Chef de 3è degré de Kakou, Arrondissement de Bibémi).

Mais avec l’arrivé d’un natif de Kakou au poste d’Adjoint d’Arrondissement de Bibémi, la situation est devenue explosive. En effet, l’Adjoint d’Arrondissement de Bibémi dont on connaît l’animosité envers l’actuel Chef de Kakou, remit en cause l’autorité de celui-ci ; il serait allé jusqu’à promettre sa destitution et la restitution du trône au Chef déchu (MOUSSA SALI). Cette situation a divisé la population. Il excite les partisans de MOUSSA SALI à méconnaître l’autorité du Chef actuel.

L’autorité de l’actuel Chef se trouve atténuée en raison de l’interférence de Monsieur HALIDOU Djeilani (actuel Adjoint d’Arrondissement de Bibémi) dans les affaires du village. Il se plaît à remettre en cause toute décision du Chef de village visant à régler les conflits entre ses sujets.

Certains villageois, âgés de 70 à 80 ans, se plaignent que l’Adjoint d’Arrondissement leur a arraché leurs champs qu’ils exploitent depuis près de quarante années ; l’ampleur du malaise laisse craindre une exposition sociale et une bataille rangée car les partisans du Chef déchu se montrent de plus en plus activistes et agressifs. Ils disent se sentir forts du soutien de l’Adjoint d’Arrondissement, quoiqu’il arrive.

Le Secrétaire Général de DILOMA s’est vu submergé des plaintes contres les agissements de cet Adjoint d’Arrondissement sous le couvert de son chef hiérarchique, Le Sous-Préfet de l’Arrondissement.

Monsieur OUMAROU Tchiouto, résidant à Garoua Poumpoumré, autre natif de Kakou s’est adressé au père de l’Adjoint d’Arrondissement (DJELANI ABDOU) en lui demandant de conseiller son fils. Il formula tous ses griefs pour décrier les agissements de son fils à son égard bref, les troubles sociaux de Kakou exigent que les autorités administratives à un haut niveau soient impliquées avant qu’il ne soit trop tard. Le Secrétaire Général de DILOMA rappela que notre association n’est pas une institution supplétive. Elle ne saurait se substituer à l’autorité publique pour régler les conflits néanmoins, notre association portera l’affaire à la connaissance de qui de droit, en l’occurrence Le Préfet du département de la Bénoué.

L’absence du Sous-préfet aux Cérémonies a deux inconvénients :
- La venue des délégations étrangères du Tchad voisin à la cérémonie montre le caractère supra étatique de notre association et sa présence aurait permis de vivre la réalité de la situation et rendre compte aux autorités de notre pays ;
-      Toutes les plaintes déposées auprès du Secrétaire Général de DILOMA  concernant les désordres sociaux et le caractère arbitraire des actes de l’Adjoint d’Arrondissement à l’égard de certains habitants, lui auraient été directement destinés.

Le souhait de notre association (DILOMA), pour trouver un dénouement,  est de muter le Sous-préfet et son Adjoint ailleurs et si le soucis d’équité commande qu’il y ait à tout prix un Mambay au poste, Monsieur ABDOULAYE Oumarou, actuel Sous-préfet de Kousseri serait mieux placé pour prendre la tête de cet arrondissement et éviter l’explosion sociale dans la région de Bolgui.

Il nous parait impératif de rassurer l’actuel Chef de Kakou, lui restituer son autorité afin qu’il reprenne les affaires de son village en main.

Il nous parait également impératif que les partisans du Chef déchu soient rappelés à l’ordre pour nécessité de l’ordre public. Les plus virulents parmi les activistes seraient :
1.      ADAMOU BELLO ( KADA KOUE),  A   KAKOU
2.     ADAMOU   BABAL, RESIDANT A PADARME
3.      SAIDOU     SAMAKI , A   KAKOU
4.      MOUSSA POULLO, A  KAKOU
5.      SOUAIBOU BABALE,  A   KAKOU
6.      ZAKARY MALAM,  A   KAKOU
7.      IDI       BOUBA,   A   KAKOU
8.      ISSA   DJIBRILLA, A   KAKOU

La maladresse du Sous-préfet a été d’appeler sur le téléphone portable du Secrétaire Général de DILOMA le 30 décembre 2008 à 10 heures pour marquer son indignation estimant que notre association ne devait pas s’interférer dans le règlement des litiges. Nous avons été sidérés par le comportement de cette autorité qui, absente à la cérémonie, ignorant tout sur le déroulement de la cérémonie (se contentant de ragots). Les propos qu’il avait avancés ne sont pas fondés, DILOMA n’a arbitré aucun litige. Mais lors de la conclave, des conseils ont été prodigués aux uns et aux autres concernant les instances à saisir en cas des problèmes et les voies de recours possibles en cas de non satisfaction d’un jugement.

Notre association a également invité les Mambay à s’exercer au jeu démocratique en acceptant la loi de la majorité, personne ne pouvant faire l’unanimité, réponse à ceux qui, hostiles au Chef actuel de Kakou, exigent l’intronisation d’un second Chef, en l’occurrence le Chef déchu, pour aboutir au bicéphalisme à la tête de la chefferie de Kakou, conduisant ainsi la région de Bolgui dans un désordre social.

Notre association a pris la précaution de consigner la cérémonie sur des documents écrits, sonores et visuels pour contrecarrer toute velléité de déformation des faits par nos détracteurs et de malveillants imbus d’eux-mêmes.

D’ailleurs, la lecture du Décret Présidentiel (N0 77/245 du 15 JUILLET 1977, Portant organisation des chefferies traditionnelles) et l’appel au respect de la légalité a été interprétée par les partisans du Chef déchu comme un soutien implicite au Chef actuel de Kakou de la part de notre association.  Beaucoup de villageois craignent une confrontation

pouvant aboutir à une bataille rangée entre les habitants de Kakou. Néanmoins nous n’avons relevé aucun incident durant toute la cérémonie.

         Lors de notre entretien avec Monsieur OUMAROU Denis actuel Adjoint d’Arrondissement de Figuil et ancien Adjoint d’arrondissement de Bibémi, celui-ci a reconnu avoir prodigué des conseils à son collègue sur le sujet, mais n’a eu droit qu’à une réaction hostile de la part de son successeur (HALIDOU Djelani) ; Le commandant de brigade de Padarmé aussi a eu la même initiative que M. OUMAROU Denis, mais sans succès.

Notons que du temps où Monsieur OUMAROU Denis était l’Adjoint d’Arrondissement à Bibémi, le village Kakou vivait dans un calme quasi-total. Nous estimons également que si Kakou était doté d’un poste de Gendarmerie conformément à notre demande du 24 mai 2008 (N° 022/DILOMA/SG adressée au SED et ampliée sous N° 023/DILOMA/SG au PM, N°024/DILOMA/SG au MINDEF et N°025/DILOMA/SG au Chef actuel de Kakou), l’autorité du Chef actuel de Kakou serait restaurée, renforcée et les partisans du Chef déchu seraient tenus à l’œil par la gendarmerie.

Certaines personnes tel que Abdoulaye Abdoulaye (communement appelé Abdoulaye Pah Macine) se plaint du fait que l’Adjoint d’Arrondissement lui aurait arraché l’unique champ de sorgho qu’il exploite depuis bientôt près quarante ans, le champ qu’il a lui-même créé pendant des longues années d’effort et ceci est connu de tous les habitants de Kakou.

 L’actuel Chef de Kakou, bête noire de l’Adjoint d’Arrondissement de Bibémi, aurait fait l’objet d’une dénonciation calomnieuse l’impliquant dans les actions des « Coupeurs de routes » au point qu’il ait fait l’objet d’investigation sur ordre du juge d’instructions du Tribunal Militaire (voir fac-simili ci-joint en annexe) qui l’a invité à comparaître devant le Tribunal Militaire siégeant en audience foraine au palais de Justice de Maroua. Vraisemblablement, ce Chef aurait été blanchi par le Tribunal pour faute de preuve et soupçonne l’Adjoint d’Arrondissement de Bibémi d’être à l’origine de cette manigance.

Selon nos renseignements, les coupeurs de routes et autres types de bandits bénéficieraient de la complicité des activistes partisans du Chef déchu MOUSSA SALI, pour ainsi faire porter le chapeau à l'actuel chef de Kakou, Sa Majesté OUSSOUMANOU SAIDOU.

 Fait à Kakou, le 28 décembre 2008