Le Pays Mambay, Pays du Tourisme

Cooperer avec Diloma Natibom

   
 
  MessageDec2008

 

Le message adressé au peuple Mambay
par le Secrétaire Général de DILOMA, lors des Etats Généraux du Peuple Mambay du 26 au 28 décembre 2008 à Kakou
 
 
 
 
 

  1. Mot de bienvenue pour les invités
 
 
  1. Présentation de DILOMA
 
Ø      Ses buts
Ø      Ses Objectifs
Ø      Entrée en activités effectives
Ø      Quelques projets en instance auprès des Autorités du Cameroun
 
  1. Message aux Chefs Mambay
 
Ø      Leur rappeler leur rôle en tant que Chefs de village
Ø      Leur rappeler leurs devoirs envers leurs populations et envers les autorités publiques
Ø      Ce que le peuple Mambay attend d’eux
Ø      Ce que DILOMA attend d’eux
 
4. Message au peuple Mambay
        
 
 
Ø      Introduction: présentation générale
Ø      4.1. Les Causes de l’acculturation Mambay
Ø      4.2. Les croyances étrangères
Ø      4.3. Situation du peuple Mambay
Ø      4.4. Que doit faire le Mambay, pour un avenir meilleur
Ø      4.5. Notre culture est très riche, préservons-la
Ø      4.6. Le Mambay doit immortaliser ses traditions
 
 
 
 
 
5. Message aux populations de la région de Bolgui
 
 
 
6. Conclusion
 
 
 
 
1. Mot de bienvenue pour les invités
 
 
Messieurs les Chefs Traditionnels,
Peuple Mambay,
Chers parents.
 
 
Je suis très content que vous soyez venus si nombreux à cette deuxième édition des Etats Généraux du Peuple Mambay.
L’année dernière nous étions à Kakala et cette année nous nous retrouvons à Kakou.
Les Etats Généraux que nous nous sommes fixés d’organiser régulièrement dans un village Mambay, sont pour nous une sorte de forum, au sein duquel des problèmes divers que connaissent les communautés Mambay sont exposés et débattus.
Les résolutions des débats à la fin des nos assises sont transmises aux autorités compétentes des Républiques du Tchad et du Cameroun.
 
Animés par l’esprit de partage, de bon voisinage et d’ouverture d’esprit, le peuple Mambay ne peut célébrer cette deuxième édition à votre insu.
 
De façon modeste, certes, nous sommes encore au niveau de la sensibilisation des populations et espérons que votre présence aujourd’hui nous procurerait de visions meilleures pour les prochaines éditions.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mesdames et Messieurs,
 
Bons nombres d’entre vous avaient déjà entendu parler de DILOMA, mais sans toutefois savoir ce que c’est.
 
 
2. Présentation de DILOMA
 
 
DILOMA est une association culturelle et apolitique qui regroupe la Diaspora et les Locuteurs de la Langue Mambay ; elle a son siège social à Yaoundé, République du Cameroun. Elle a vu le jour le 17 novembre 2007.
Elle est créée suite à une prise de conscience collective.
 
v     Son Symbole:l’Eau au pied d’une Montagne
 
v     Son Nom du baptême:NA-TI-BOM (c'est-à-dire nous sommes un)
 
v     La durée d’activités: illimitée
 
Buts de DILOMAède soutenir et de promouvoir:
 
·         L’étude scientifique et la restauration des structures socioculturelles Mambay disparues ; en vue de redonner l’orientation au peuple Mambay pour son développement dans le futur;
·         La promotion des structures socioculturelles du peuple Mambay; 
·         L’étude scientifique et la valorisation des activités économiques du peuple Mambay;
·         La promotion de la forme écrite de la langue Mambay et l’épanouissement de la jeune fille Mambay;
 
Objectifs de DILOMAède soutenir et de promouvoir:
·         La lutte contre les maladies endémiques dans les villages Mambay;
·         La préservation des sites écologiques et la lutte contre la détérioration de l’environnement dans les villages Mambay;
·         La préservation et le rayonnement des sites touristiques du peuple Mambay.
·         Le rayonnement de la culture Mambay
 
Son entrée effective en activités
 
DILOMA n’entrera en activités effectives qu’après la tenue des Etats Généraux du Peuple Mambay à Kakala le 17 novembre 2007 (Arrondissement de Guider, Département du Mayo-Louti).
         Au cours de ces Etats Généraux, les populations ont soulevé des difficultés qu’éprouvent actuellement les villages Mambay dans leurs épanouissements, difficultés liées au développement des populations; on a par exemple:
1.     Le manque des centres de santé et la disparition des connaissances de plantes médicinales. Le manque de la documentation des méthodes de la transmission des connaissances entre des générations;
2.     L’économie villageoise quasi inexistante malgré les efforts consentis dans l’agriculture, la pêche et l’élevage;
3.     l’éducation de plus en plus négligée (écoles modernes et valeurs traditionnelles humaines et morales négligées);
4.     la disparition des loisirs et danses traditionnelles qui sont pourtant nécessaires à la guérison de l’âme meurtrie du peuple Mambay;
5.     Le manque des routes entres les villages, pourtant utiles à la libre circulation des populations et des biens;
6.     La disparition du respect mutuel entre les Chefs de village et leurs populations respectives et l’amitié entre les différents Chefs de village;
7.     Le manque d’ouverture d’esprit des élites extérieures lié d’une part au manque de l’amélioration continue du niveau intellectuel et d’autre part au manque de forum de discussions et de débats dans des groupements Mambay en villes;
8.     Querelles sans cesse de leadership entre les élites Mambay
9.     Le manque d’ouverture d’esprit des élites intérieures et populations lié d’une part au manque du niveau d’instruction, des divisions liées aux considérations religieuses (islamistes intégristes et musulmans; musulmans et non-musulmans) engendrant le mépris et le rejet des uns et des autres, installant ainsi un désordre social à l’exemple du village KAKOU; et d’autre part à la naïveté des uns et des autres: les populations sont victimes des manipulations des certaines élites extérieures, qui ayant un niveau d’instruction respectable,   imbues d’elles-mêmes, mais n’ont pour plaisir que la destruction des initiatives mûrement entreprises par d’autres élites de bonne volonté. 
10.           Le manque de la politisation du peuple Mambay: très peu de populations Mambay se considèrent comme étant des éléments clé au développement de la nation camerounaise. La zone du peuple Mambay est très enclavée et se trouve à la marge de la nation dans tous les domaines de la vie active de l’Etat camerounais. Le peuple n’a pas une assise sociale, ce qui fait que les doléances des populations ne parviennent pas au sommet. Nous avons un exemple palpable qui s’illustre par le manque d’un établissement secondaire dans toute la zone Mambay du Cameroun.
11.           Le manque de sécurité dans les villages Mambay, actuellement causé par les activités des bandits de grands chemins (Coupeurs de routes) qui enlèvent des enfants en demandant des ransons aux villageois;
 
A la fin des Etats Généraux, les élites, les participants et les personnes ressources ont convenu et fait des propositions suivantes:
1.     Les solutions aux problèmes qui minent le décollage, l’épanouissement et le développement des villages Mambay devraient faire l’objet des études approfondies menées par des élites extérieures, intérieures Mambay et l’association culturelle DILOMA en collaboration avec les autorités de l’état camerounais, des experts nationaux et internationaux;
2.     Les solutions élaborées devraient être expérimentées dans les villages Mambay, afin d’en apprécier l’efficacité.
3.     Tout groupement Mambay en villes devrait créer un forum de discussions et débats, afin de participer activement aux études approfondies des questions et des projets liés à l’épanouissement et au développement des villages Mambay.
4.     Des projets de moyennes et grandes envergures, issus des forums de DILOMA devraient être présentés aux autorités camerounaises, ONG et Experts Internationaux pour appréciation et approbation et pour un financement éventuel.
5.     Concernant le point sensible des populations Mambay, c'est-à-dire la religion, ce point qui est à la fois le malheur des uns et des autres, entraîne une fracture et un désordre social chez les Mambay, avec pour corollaires: le mépris du non musulman et du musulman non islamiste intégriste à l’exemple de KAKOU, le mensonge, la cupidité, l'hypocrisie, le vol, l’adultère, la trahison, la criminalité, la transgression des valeurs ancestrales et morales ; le mépris des grands parents, la perte de la valeur de la parole, censeur et rejet de l’autre, militantisme religieux aveugle, obscurantisme. Les maux ici ont été attestés par des participants et personnes ressources; les paroles sont archivées sous forme de documents sonores.
èA ce point sensible (Religion), le peuple Mambay a convenu que chacun est libre de pratiquer une religion de son choix, qu’aucune religion n’est supérieure à une autre et que l’essentiel est de vivre en paix avec son voisin et que le Mambay devrait pratiquer sa religion en observant les trois phrases: la Vérité dans les paroles, l’Amour entre les frères Mambay et le Travail pour le développement et l’épanouissement de soi-même.
 
Le rapport des Etats Généraux a été reçu à la Présidence de la République du Cameroun (PR), au Premier Ministère (PM) et au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD).
 
Après ce rapport quelques projets de développement ont été élaborés et déposés auprès des Autorités Compétentes du Cameroun et auprès des ONG, parmi lesquels:
-          Le projet de Centre de Santé de Kakou,
-          Le projet de Poste de Gendarmerie de Kakou,
-          Le projet de Poste de Police de frontière de Kafinarou,
-          Le projet de Collège Régional des Enseignements Secondaires de Kakala,
-          La projet de Radio Communautaire de Figuil,
-          Le Projet de Sensibilisation sur la Scolarisation de la jeune Fille Mambay,
 
Tous ces Projets sont en bonne voie.
 
Les projets suivants sont encore en rédaction:
 
-          L’Introduction du Peuple Mambay au Nouveau Code de Procédure Pénale.
-          Le Projet des Centres Pédagogiques, sous forme de trois projets pilotes à Kamarey, Bissoli et Kakou.
-          Une école supérieure d’agriculture et d’élevage prévue pour la région de Bissoli.
-          Les projets de routes :
o       entre Badadji et Kakala,
o       entre Kakala et Bissoli
o       Entre Bissoli et Kossi
o       Entre Kossi et Bikalé
o       Entre Kakou et Bikalé
o       Entre Katchéo et Bikalé
 
Tous ces projets doivent être l’une des préoccupations majeures pour toute la communauté Mambay du Cameroun ; ceci dans le but de désenclavement des zones pré-citées.
 
 
3. Message aux Chefs Mambay
 
Selon la tradition Mambay, un Chef de village, appelé Wah (Wù Dagguemna ou Wù Dagguiala), est l’Autorité compétente qui assure le Bien-être des populations dans le village. Entouré des Notables et conseillé par ces derniers:
Ø      Il garantit la sécurité dans le village ;
Ø      Protège les villageois contre des agresseurs étrangers ;
Ø      Protège ses populations contre des maladies épidémiques ;
Ø      Est le garant de la justice dans le village ;
Ø      veille à la préservation des traditions et des coutumes ;
Ø      règle des différends entre ses sujets ;
Ø      assure la bonne marche des activités culturelles, sociales, économiques et politiques de son village ;
Ø      doit éviter les abus sur ses populations ;
Ø      Sert de modèle pour ses populations ;
 
Un adage Mambay dit «Wah do hig So’ole yag filoh », ce qui veut dire en d’autres termes: la puissance et le rayonnement du village dépendent fortement de la compétence de Wãh (Chef de village).
 
Selon Article 20 du Décret Présidentiel  N0 77/245 du 15 JUILLET 1977, Portant organisation des chefferies traditionnelles,
 
Un Chef de village est un Auxiliaire de l’Administration et est notamment chargé:
  1. de transmettre à la population les directives des autorités administratives et d’en assurer l’exécution;
  2. de concourir, sous la direction des autorités administratives compétentes au maintien de l’ordre public et au développement social et culturel de ses unités de commandement ;
  3. de recouvrer les impôts et taxes de l’état et des autres collectivités publiques, dans les conditions fixées par la réglementation.
 
          Indépendamment des tâches qui précèdent, un chef traditionnel doit accomplir toute autre mission qui peut lui être confiée par l’autorité administrative locale.
 
Cher peuple, 
         Malgré les attributs du Chef que nous venons de citer, des Situations regrettables sévissent en pays Mambay.
 
Des informations alarmantes font état depuis longtemps d’un climat social désastreux aux seins de notre communauté. Nous pouvons citer entre autres :
 
1). Le conflit de chefferie à KAKOU:
La chefferie supérieure traditionnelle de Bolgui, appelée WU DAGGUEMNA (équivalente de Royaume ou de Sultanat), est aujourd’hui désorganisée et réduit en quatre petites chefferies de 3ème degré, dont Kakou, Piaga, Lagzoua et Bouza, à cause du non-respect et du mépris de la culture Mambay, orchestrés depuis longtemps par des  individus malveillants et égoïstes.
Cette situation malheureuse a depuis très longtemps maintenu la région de Bolgui, peuplée de plus de 3.000 âmes, dans un état de désastre social, politique, culturel et économique.
Le village Kakou, qui a actuellement à sa tête deux chefs traditionnels selon les villageois, affiche actuellement une autorité bancale et désorientée.
 
2). Le conflit d’influence sur le fleuve Mayo-Kébi et ses environs, longtemps entretenu entre les villages LAZOUA (Arrondissement de Bibémi) et KAKALA (Arrondissement de Guider). Heureusement, les autorités de Garoua viennent de mettre fin à ce conflit de plusieurs décennies.
 
Ces différents conflits, pourtant faciles à éviter si les Chefs de village observaient les coutumes Mambay, déshonorent le peuple Mambay du Monde entier.
 
 
 
 
3). Le conflit frontalier entre les cultivateurs de Kafinarou (République du Cameroun) et ceux de Kagboung’ni (République du Tchad):
ce conflit datant depuis plusieurs décennies, est issu d’un manque d’espace vital de part et d’autre de la frontière entre le Tchad et le Cameroun au niveau des villages Kafinarou et Kagboung’ni, à cause d’une démographie galopante.
Autrefois, il n’existait pas de Mambay du Tchad et de Mambay du Cameroun.
Tous les Mambay sont des parents ; nous avons par exemple: le Lamido de Biparé est le cousin des Chefs de Djaloumi, de Kakou, de Lagzoua, de Bouza, de Kakala et de Kafinarou.
Ils sont tous petits-fils de Wãh  NAKOURO, Roi de Bolgui (l’actuel Kakou). Ils sont du clan Tikalga ou Hillaga.
 
Après la délimitation entre les deux pays à la fin de la première guerre mondiale, une guerre couronnée par la victoire des armées françaises du Tchad et anglaises du Nigeria sur les armées allemandes du Cameroun,  bons nombres de cultivateurs verront leurs champs attribués soit au territoire tchadien, soit au territoire camerounais.
Poussés par la famine et la sélection des nourritures, les populations des villages Kafinarou et Kagboung’ni vont se déplacer de part et d’autre de la limite étatique, afin de se procurer un espace vital. Ce mouvement cause parfois des vives tensions entre ces populations frontalières.
Les préfectures de Guider et de Léré, sont bien au courant de ces conflits frontaliers.
Toutefois, les Mambay étant des parents, DILOMA demande aux frères tchadiens et camerounais d’avoir un esprit de tolérance et de partage comme leurs ancêtres le faisaient autrefois.
 
         Chers Chefs Mambay,
 
         Vos populations ont les yeux braqués sur vous.
Connaissant les rôles et les fonctions du Chef de village définis par les coutumes Mambay et par l’Administration camerounaise,
 
toutes les communautés Mambay du Monde entier, n’attendent de vous, que le respect des rôles et fonctions qui vous sont attribués.
 
DILOMA aussi, attend de vous, en tant que Chefs Traditionnels :
Ø      le respect scrupuleux de vos attributs définis par les traditions Mambay et les Administrations ;
Ø      d’adhérer aux idées de DILOMA ;
Ø      de participer activement aux projets de développement communautaire que DILOMA propose ;
Ø      de préserver jalousement les traditions et culture Mambay ;
Ø      de préserver et de respecter la dignité de nos ancêtres ;
Ø      de préserver et de respecter la dignité de nos héros tels que Gouleya, Wãh LY, Wãh NAKOURO, Wãh GORO, Wã WBIYA, Wã MAMSOUROU pour ne citer que ceux là ;
Ø      de refuser toute collaboration avec des malfaiteurs (coupeurs de routes et des bandits de grand chemin) ou toute autorité visant à abuser des populations Mambay ;
Ø      de participer aux côtés des forces de l’ordre pour rayer le banditisme dans notre zone ;
Ø      de visiter au moins une fois par an des lieux de gloire, d’héroïsme, de détresse et de puissance qui ont marqué le peuple Mambay tout le long de son histoire ;
     Ces lieux vous rappelleront certainement le passé de notre peuple.
     Ces lieux sont par exemple:
§         la tombe du redoutable guerrier GOULEYA du clan Tikpoumou et de Nyam-Nyam. Cette tombe est gigantesque et se trouve à Beela près de Bibémi.
§         Les murs de résistance contre les envahisseurs étrangers d’Ousman Dan Fodio: Pba’alé de Kakou, de Katchéo et de Biparé
§         La tombe des guerriers de Lagzoua massacrés par les Allemands, pendant la colonisation allemande. Cette tombe est un long mur d’ossements humains et se trouve entre Kakala et Lagzoua ;
§         Les  cendres de Biparé (actuel Kagboung’ni): tout un village incendié par les génocidaires Allemands.
 
Connaissez-vous l’origine de notre peuple et savez-vous pourquoi et comment a-t-il pu fonder nos royaumes tout autour des fleuves Mayo-Kébi et Mayo-Louti ?
 
DILOMA vous invite à prendre vos responsabilités de gardiens des traditions Mambay.
 
 
Le commentateur de médias d’Afrique, le français Alain FOKA, répète presque chaque jour : «un peuple sans histoires, est un monde sans âmes ».   
Cela veut dire qu’un peuple sans histoires doit tout simplement cesser d’exister, parce qu’il n’a pas d’avenir. 
Ce peuple sans histoire est incapable de fonder une société digne de nom, une société dans laquelle s’épanouissent des populations. 
 
         Voulez-vous cesser d’exister comme peuple ?
 
         Nos ancêtres étaient des héros, des travailleurs, des hommes jaloux de leur culture, des hommes modèles. Ils nous ont légué dignité et personnalité ; et aujourd’hui vous les Chefs Mambay, vous voulez jeter leurs efforts dans l’eau.
 
Il y a de cela 30 ans, les Chefs traditionnels tels Wãh Sali HAOUSSA de Kakou, Wãh MAMSOUROU de Katchéo, Wãh SEYDOU de Kakala, étaient des hommes intègres, respectés et aimés de leurs populations respectives, parce qu’ils gardaient jalousement nos traditions !
 
Vous devriez copier les démarches de vos aînés.
 
Chers Chefs Mambay,
Soyez fiers de notre culture et gardez-la jalousement !
Votre pouvoir et votre puissance seront seulement garantis par notre culture.
Le développement de nos sociétés Mambay réside dans vos mains.
Les communautés Mambay du monde entier ont les regards sur vous.
 
 
 
 
4. Message au peuple Mambay
 
 
Chers parents,
Vous ne pourrez pas mériter d’un bon Chef Traditionnel digne de nom, si vous-mêmes ne participez pas à la préservation et au respect des coutumes, de traditions et de la culture de notre peuple.
 
La lumière qui guide le Chef de village vient en partie des populations.
Un peuple aveugle, paresseux, méchant et qui refuse le progrès, méritera d’un Chef aveugle ou d’un bourreau.
Un Chef de village qui dirige une population mentalement fermée ne
pourra pas avoir de succès dans ses entreprises.
 
         Notre peuple est actuellement désorienté culturellement et cela s’explique par des comportements peu orthodoxes de nos frères en villes et en campagnes.  
Le Mambay actuel a rejeté ses origines : il méprise sa culture, ses traditions et ses coutumes. Il méprises la mémoire de ses ancêtres.
 
Il est retardé psychologiquement et mentalement par des traditions étrangères qu’il vient d’embrasser aveuglement.
Ayant oublié ses origines,  le Mambay se plait aux imitations de telle ou telle culture et passe tout son temps à vouloir se faire accepter tant bien que mal par les autres qui attestent le degré de son acculturation et de sa religiosité.
Il a donc très peu de temps pour réfléchir aux sujets de son développement véritable.
Le Mambay actuel donc a perdu la foi et la confiance en lui-même.
 
4.1. Les Causes de l’acculturation Mambay
Selon les déclarations des villageois Mambay, 60% des interrogés, âgés entre 45 et 80 ans,  approuvent que les croyances étrangères ont détruit et continuent encore à détruire la civilisation Mambay. 
Les communautés Mambay actuelles (en villes ou en campagnes) sont des foyers de désastre culturel, social, économique et même politique.
L'Immoral, l'Hypocrisie, le Mensonge, la Violence, la Calomnie, l'Adultère, la Malveillance, le Mépris, observés ça-et-là dans nos communautés sont hérités des croyances étrangères mal importées et mal interprétées.
 
4.2. Les croyances étrangères
         Quelles sont-elles? 
Ces le Christianisme et l’Islam intégriste fondamentaliste emprunté de la Secte Islamique venu du Pakistan.
 
Ces deux religions ont détruit et continuent encore à détruire le peuple Mambay. Ces sont des virus mortels dans nos communautés et plus mortels que le SIDA.
         Cette secte Islamique du Pakistan est introduite dans les communautés Mambay par des individus en quête de reconnaissance sociale auprès des gourous de religions, dites religion de dernières heures.
 
     Tandis que le chrétien Mambay reconnaît aujourd’hui qu’il n’est pas
conseillé de rejeter complètement sa culture, le musulman Mambay lui, est le ridicule et la risée des autres peuples.
Il adore répandre par la force la secte islamique du Pakistan, parce qu’il trouve un terrain favorable dans nos communautés. Mais ce terrain fertile n’est autre chose que l’expression du désespoir du peuple Mambay.
 
Selon la pratique de cette secte du Pakistan, il est tout à fait normal pour un Mambay musulman de mépriser sa mère et sa grand-mère, ses frères et soeurs, ses oncles et tantes et les autres au nom des idéologies religieuses !
Quel dérapage culturel et moral ?
 
 
La religion a séparé le Mambay de ses parents et l’a plutôt dérouté des valeurs morales, voire de Dieu.
 
         Le comble du ridicule est atteint, lorsque certains Mambay en ville, instaurent la langue Peul comme langue des seigneurs au mépris de la Langue Mambay dans leurs familles, alors que eux les pères et les mères de famille maîtrisent bien la langue Mambay.
         Ils désignent la langue Mambay: VOLDE HABE, donc langue des impurs; et la langue Peule: VOLDE JOULDO, langue des saints et des musulmans; et le coran: FULBE-ZI, donc les traditions et les coutumes peules.
         Mais le Mambay doit désormais comprendre que l’Islam n’est pas non plus une valeur référentielle pour toute l’humanité.
 
Le ridicule toujours est là : moi je connais parfaitement le coran et j’en lu entièrement. Mais je n’ai rencontré aucun seul mot Peul dans le Coran. Le coran est écrit en arabe.
 
La question que l’on doit se poser est de la suivante : Existe-t-il un e langue que Dieu ne comprend pas ? Ou n’agrée pas ?
 
     Chers parents,   
Le chemin de Dieu et la religion sont deux choses différentes.
La religion n’est autre chose qu’une invention humaine. Elle est une tradition humaine. La religion est une tradition.
Dieu ne dépend pas d’une religion quelconque. Il est si grand qu’il ne peut pas dépendre d’une tradition humaine. Sinon quelle aurait été la religion d’Adam et Eve ?
 
         Le chemin de Dieu est le secret que Dieu lui-même, a mis dans le corps de chaque Homme, pour que ce dernier le reconnaisse comme le père.
 
Ce secret s’appelle AMOUR.
Et quand il y a l’AMOUR entre les Hommes dans une communauté, il naît automatiquement son compagnon qui s’appelle VERITE.
Avec la combinaison « AMOUR-VERITE », vous rencontrerez et connaîtrez DIEU. Et DIEU vous reconnaîtra aussi.
 
Et après vous pourrez observez la première religion du monde, qui est le TRAVAIL.
Si un jour Dieu devrait dépendre d’une religion, cette religion serait certainement la pratique de l’AMOUR, de la VERITE et le TRAVAIL.
Tous les livres sacrés des religions du monde entier s’accordent là-dessus, pour donner de l’importance au travail. L’adage: « TU MANGERAS A LA SUEUR DE TON FRONT », n’est pas une folie, mais une réalité sincère.
 
    Chers parents,    
         Aimez-vous les uns les autres sans considérations religieuses, observez la vérité dans vos comportements et travaillez pour votre survie et pour le développement de notre communauté toute entière.
 
    Chers parents,    
Il est tout de même insensé pour un homme de se porter le plus grand connaisseur de Dieu, alors que nous sommes tous de Dieu.
 
         Vous vous imaginez par exemple voir le poisson CARPE aller s’adresser au poisson SILURE, en lui disant :
« je m’appelle CARPE, notre milieu de vie, l’eau m’a envoyée de venir te dire que, elle en tant que l’EAU, elle existe. L’EAU me charge, de te transmettre que ta façon de nager n’est pas normale, que tu devras désormais nager comme moi CARPE. Moi CARPE je suis l’envoyée de l’eau. Et l’EAU me charge encore de dire que si tu continues à nager comme tu l’as toujours fait  jusqu’à présent, tu te retrouveras hors de l’eau et tu mourras asphyxié».
 
     Chers parents,   
Vous conviendrez avec moi en pensent que l’exposé de la CARPE doit être sans doute perçu par la SILURE comme insensé.
         De toutes les façons, que la SILURE nage comme la CARPE ou pas, la SILURE restera toujours dans la même eau que la CARPE.
 
Quant à l’eau, elle ne manifestera aucun intérêt si tel ou tel poisson nage bien ou pas. Mais l’eau devra peut-être se dire qu’elle est là pour la survie de tous les poissons.
 
    Chers parents,    
Il n’y pas de religion supérieure ou de religion inférieure. Tout comme il n’y a pas de culture supérieure ou de culture inférieure. Pourquoi cela?
 
Le monde nous enseigne qu’il existe des unités de mesure de longueur, pour dire que tel corps est plus long que tel autre. Par exemple à l’aide d’une corde ou d’un fil, on peut estimer que tel objet est plus long que tel autre.
Il existe aussi des unités de mesure pour le poids, la capacité, la surface, le volume...
 
Mais parlant des cultures, il n’est pas encore trouvé d’unités de mesure de culture pour dire que telle culture est supérieure à telle autre.
On ne peut donc pas dire par exemple que la culture Guidar est supérieure à la culture Moundang ou que la culture Peule est supérieure à la culture Haoussa ! 
 
Alors pourquoi donc le Mambay voudrait-il défendre bêtement et avec acharnement que les cultures Juive, Arabe, Peule et Haoussa sont supérieures à la culture Mambay ?
 
Le Mambay devra à partir de maintenant même changer de mentalité et de comportement.
 
4.3. Situation du peuple Mambay
 
Chers parents,
Le dérapage culturel et moral que nous connaissons actuellement doit sans doute influencer notre développement social.
Nous avons la connaissance qu’un peuple culturellement absent ne peut avoir une société bien assise.
La société et la culture sont des deux compagnons inséparables à l’image du corps humain et l’âme.
 
Parlant de l’âme et du corps humain: le corps est le centre d’épanouissement de l’âme. Le corps abrite l’âme et l’âme vivifie le corps.
Parlant de société et de la culture : la société est le centre d’épanouissement de la culture. La société préserve la culture et la culture développe la société.
 
Le développement d’une société est impensable sans la culture de base. La puissance d’une société dépend de la puissance de sa culture de base.
Les développements économique et politique ne peuvent être amorcés que dans une société culturellement bien assise.
 
Concernant le développement chez les Mambay, il faudrait que chacun de nous se pose les questions suivantes:
1). Combien des rois Mambay y a-t-il aujourd’hui, à part le Roi de Bipare ? Pourtant autrefois, Bolgui (actuel Kakou) avait un Roi, Katchéo avait un Roi, Manga avait un Roi, Tara (actuel Bikalé) avait un Roi.
 
2). Combien d’infrastructures de développement existe-t-il aujourd’hui en pays Mambay ?  
Il n’y a absolument rien pour le moment et nous sommes tous conscients de cela: pas de routes, pas d’hôpitaux, pas d’écoles secondaires (voire écoles primaires), pas de gendarmerie, pas de poste de police, pas de radio communautaire, pas d’électricité, ainsi de suite.
 
3). Sur le plan social: combien y a-t-il des médecins Mambay, des officiers supérieurs dans l’armée camerounaise et tchadienne, des ingénieurs, des enseignants des collèges, des enseignants d’universités, des magistrats, d’avocats, de footballeurs, des commis de l’Etat (Ministres, Gouverneurs, Diplomates), des Administrateurs (Préfets, Sous-préfets), des Maires ? Et combien des députés ?
 
Quelles sont les causes de tout cela ?
 
Il existe plusieurs causes à cela, dont la perte progressive de notre culturel.
§         Pas de culture, pas de société véritable.
§         Pas culture, pas de présent et pas d’avenir non plus.
§         Pas de culture, pas de développement véritable.
§         Pas de culture, pas de lumière, donc pas de direction véritable.
§         Pas de culture, on ne saura plus ce que l’on veut pour son existence.
 
Chers parents,
La culture définie les orientations du développement d’une société.
 
Quand on n’a pas de culture, on attrape la maladie que l’on appelle la Cécité Sociale, cela veut dire que l’on crée une société aveugle, caractérisée par:
§         la cécité intellectuelle, c'est-à-dire les intellectuels sont dans un état d’inertie intellectuelle, donc incapables de produire;
§         la myopie spirituelle,
§         la perte de confiance en soi-même,
§         l’animosité…
 
è Quand on est atteint de Cécité Sociale, on ne vit plus ; on subit tout.
è A ce stade, la malveillance, la méchanceté et la jalousie s’installent dans la société. La société tombe dans un monde infernal. On assiste alors:
§         à l’émergence de l’égoïsme pur,
§         à des querelles intestines,
§         au commerce d’illusions
§         à l’empoisonnement du prochain,
§         à la pratique de la magie et du charlatanisme.
 
Dans ce monde infernal, tout est à l’envers :
§         le sage devient le ridicule et le ridicule devient le sage ;
§         le fou devient le normal et le normal devient le fou ;
§         l’intelligent devient le cancre et le cancre devient l’intelligent ;
§         Le bien devient le mal et le mal devient le bien ;
§         Le bon devient le mauvais et le mauvais devient le bon ;
§         La vérité devient le mensonge et le mensonge devient la vérité.
§         Etc.
 
4.4. Que doit faire le Mambay, pour un avenir meilleur
 
         Chers Parents,
Notre civilisation reste suspendue dans l’air. Il faut que nous nous réconciliions avec elle. C’est elle notre seul guide véritable.
 
Aucun peuple au monde n’admire la culture d’un autre peuple.
Chaque peuple cherche d’abord à suivre, de façon humble, le chemin tracé par ses ancêtres, le comprend et le modifie en intégrant modérément des valeurs étrangères, mais il n’abandonne pas totalement sa culture.
 
         Chers Parents,
Nous sommes dans une zone humide, toute l’année.
  • Nous cultivons deux fois par an: nous produisons du sorgho, du haricot vert et d’oignon.
  • Nous plantons aussi des arbres fruitiers.
  • Nous sommes aussi d’excellents éleveurs.
  • Nous pratiquons quelque fois de la pêche artisanale.
  • Nous avons plusieurs sites touristiques concentrés sur une superficie d’environ 500 Km2.
 
Valorisons tous ces atouts que nous possédons.
 
4.5. Notre culture est très riche, préservons la
 
Chers parents,
Notre culture est très riche, préservons-la.
Le peuple Mambay est issu de la fusion totale de différents autres peuples, qui sont: les Bolgui, Nyam-Nyam, Moundang, Toupouri, Lamey, Bata, Dama, Nimago ou Fali, Guidar, Hillaga, Damagara, …).
 
Chacun de ces peuples parlait sa propre langue. Mais par la suite, tous ces peuples ont opté pour une et une seule langue de culture, qui est la langue de Bolgui.
 
         Chaque peuple n’étant venu les mains vides, il avait apporté un peu de sa culture. Cela a concouru à l’édification de la culture Mambay.
La culture Mambay se classait alors parmi les cultures les plus riches du monde.    Il est donc urgent que les Mambay restaurent leur culture de base, la développent et la conservent jalousement.
 
4.6. Le Mambay doit immortaliser ses traditions
 
 
Chers parents,
Le Mambay doit immortaliser sa culture.
La nature a enseigné à l'homme qu'il existe plusieurs méthodes pour pouvoir immortaliser des événements. La nature, elle-même, l'a démontré par plusieurs méthodes et techniques dont:
§         l'utilisation des fossiles,
§         la transmission des espèces de génération en génération et
§         la répétition des phénomènes.
 
Par exemple grâce aux découvertes des fossiles par des archéologues, l'on sait désormais qu'il existait des êtres gigantesques, dont les mammifères ailés, les dinosaures etc.
 
Des hommes sages et intelligents ont su copier la nature et immortaliser des événements historiques et on connaît des exemples:
§         les Pyramides d'Egypte, de l'Inde et des Maya (Indien d'Amérique)
§         la Grande muraille de la Chine
§         Les musées dans des pays occidentaux
§         etc.
 
Le Peuple Mambay a aussi eu des hommes sages et intelligents dans chaque époque de son histoire; et chaque époque sera marquée par ses hommes.
 
Chers parents,
J'aimerais ici attirer l'attention des frères Mambay sur la nécessité de la préservation des faits et les amener à méditer sur la survie de leur culture:
 
1). Beaucoup de Mambay savent qu'il y a eu des guerres de résistance contre la pénétration de l'Islam de Ousman Dan Fodio en pays Mambay; et cela est témoigné par les longs Murs de pierres PBA’ALE de Kakou et de Katchéo, construits entre les Montagnes LAMBEY et RA’AGUH, et les Montagnes BONGOR et GÂANG.
 
2). Beaucoup de Mambay savent qu'il y a eu de la résistance contre la pénétration Allemande en Pays Mambay et cela est immortalisé par des monuments, qui sont des cimetières et des Cendres de guerre à Lazoua et à Kagboung'ni.
 
3). Beaucoup de Mambay savent qu'il y a eu des grands percussionnistes de Goumba à Kakou tels : le grand Samou Goumba, Idrissou Souley, et avec des grands chanteurs de Goumba comme Adamou Kada Djidda.
Mais malheureusement en dehors de ceux qui connaissaient ces artistes, personne ne peut démontrer les preuves s'il y a vraiment eu ces excellents talents à Kakou.
 
4). Beaucoup des Mambay savent qu'il y a eu un grand Samou de BILIM à Biparé au nom de TAO MADI.
 
5). Les Artistes tels : Ti-Koue Dagsi, Seydou Pah Bilim, Samou Warlako, Tao Goba, Koue Toungou, Cheoka de Katchéo et bien d'autres joueurs de Algueita, Boussaou et Sidal à Katchéo, Biparé et Tara ont bien été excellents, mais sont morts avec leur savoir faire. Leur savoir faire a disparu à jamais !
 
6). Actuellement il n' y a que le Grand Samou TOBI de Piaga, qui est le joueur de Bilim en pays Mambay; imaginez qu'il venait à disparaître, nous ne le souhaitons pas; le bilim deviendrait une fable; tout comme Algueta, Boussao, Sidal de Kacheo, de Bipare et de Tara, sont considérés comme des fables aujourd’hui.
 
Pourquoi les Mambay n’ont pas fait conservé toutes ces cultures ?
 
7). Le chanteur Hamidou Tao et le grand Samu Bilim Tao Goba ont été et sont encore en mémoire grâce à l'action de l'Ingénieur Aoudou Kami Godobe dans les années 1975. L’ingénieur Aoudou Kami a immortalisé les chants de Hamidou Tao sur des bandes magnétiques. Les chants de Hamidou Tao sont peut-être les seuls chants anciens mis sur support.
 
8). Existe-t-il d’arts Mambay ? Où sont passés les artisans et leurs objets d’art ?
 
9). Les oeuvres de M. Kada Djidda aujourd’hui, nous seront de grande taille dans l'avenir, car elles immortalisent les événements sous forme de documents sonores et filmés.
 
Chers parents,
 
Conscient de la perte progressive de nos différentes danses et musiques (Goumba, Ganjal, Dalinga, Bilim, Ssâamah, Vâah, Fiâagah, Kirah, Kanngah, Algueita ...), ainsi que nos différents objets d’art, par manque de transmission de génération en génération,  il est temps que des Mambay de bonne foi et de bonne volonté se mettent à la conquête des techniques de conservations de patrimoines à savoir:
§         méthodes et techniques de transmission de génération en génération ;
§         Conservation sur bande en images et voix ;
§         toute autre méthode allant dans ce sens ;
 
5. Message aux populations de la région de Bolgui
 
Chers parents de la région de Bolgui,
 
La situation sociale dans laquelle vous évoluez actuellement est très déplorable et pourra assombrir votre avenir. Vous devez vous occuper plus du développement de votre région que de passer tout votre temps à vous diviser à cause des problèmes de chefferie du village Kakou.
Le contrôle de la chefferie de Kakou, dont vous parlez, vous a échappé depuis que vous avez rejeté et foulé les valeurs de nos ancêtres aux pieds.
Lorsque vous embrassez aveuglement les valeurs culturelles des autres, vous abandonnez en même temps vos propres valeurs culturelles.
 
 
Selon la tradition Mambay, un chef traditionnel est intronisé et déchu selon des règles bien précises :
Un chef de village cesse d’être chef soit par la mort, soit par déportation, soit suite à une série des fautes lourdes connues par les notables et les anciens comme une transgression aux valeurs ancestrales, morales.
 Un chef de village est intronisé par les notables et les anciens, selon une tradition et rites bien précis.
Il ne peut pas avoir deux chefs dans un même village, à moins que l’un soit Roi (appelé WU Dagguemnah) et l’autre le chef de quartier ou de petit village (appelé WU Daggiaälah).
 
Dans la région de Bolgui, le Chef supérieur était celui de Kakou. Il était intronisé comme roi par les notables et les anciens, et était vénéré par ses populations comme un dieu. Il intronisait les chefs de Bouza, Piaga, Lazoua, Kakala, Kafinarou.
 
Mais aujourd’hui, le chef supérieur de Kakou est relégué au rang de chef de quartier urbain ou de petit village (3ème degré dans l’Administration camerounaise), alors que le village Kakou est le berceau du peuple Mambay ! Y-a-t-il un peuple sans roi ?
 
Chers parents,
Restaurez votre structure sociale. Vous, populations de la région de Bolgui, venez de vous rendre compte de la dévaluation de votre roi tout récemment, lors de la décentralisation des chefferies traditionnelles dans l’Arrondissement de Bibémi. Il en est de même pour les populations de la région de Katchéo et de Tara (Bikalé).
 
Le mot WA, donc chef en Mambay, avec ses qualificatifs (WU DAGGUEMNAH=ROI et WU DAGGIAÄLAH=petit chef) n’est pas connu par l’Administration camerounaise.
Il revient donc à vous frères Mambay, de le communiquer aux instances supérieures de l’Etat camerounais, afin que la valeur réelle de votre chef soit reconnue comme Roi (2ème ou 1er degré) ou comme un chef de quartier ou de petit village (3ème degré) par l’Administration.
 
Dans le cas des villages Kakou, Katchéo, Tara (Bikale) et Biparé (au Tchad), les chefs traditionnels s’appelaient en Mambay « WU DAGGUEMNAH » ; et pour les autres villages, les chefs étaient de « WU DAGGIAÄLAH ».
Le Chef Traditionnel Biparé est reconnu par l’Administration tchadienne comme Roi. Il est le chef Canton de Biparé.
 
Chers parents
Pensez à contrecarrer le désastre social et économique qui cherche à s’installer dans votre région.
         La région de Bolgui est très enclavée. Elle est située entre une longue chaîne de montagnes volcaniques (longue sur 30 Km environ) et le fleuve Mayo-Kebi et le Lac Naba’arah. Elle est difficilement accessible à partir de Bibémi par des engins roulant dans la période de Juin-Novembre. Une route entre les villages Bouza et Bikalé est nécessaire pour le désenclavement totalement de la région.
 
         Il y a de cela 30 ans, la région de Bolgui était très riche. Les populations y pratiquaient de la pêche artisanale dans le lac Naba’arah et le fleuve Mayo-Kébi, l’agriculture et l’élevage; des artistes musiciens venaient régulièrement du Nigéria, du Niger, de la région du Lac Tchad, de Guider, de Mandara et de Ngaoundéré, pour y tenir des concerts.
 
         Mais à cause de votre négligence, votre votre retrouvez aujourd’hui face aux problèmes d’érosions qui provoquent l’ensablement du Lac et du fleuve, le lessivage des terres cultivables.
Avec une démographie galopante dans votre région, on assiste à des querelles entre des frères et cousins qui se disputent des champs cultivables. Il manque d’espace vital pour tout le monde.
         Pour remédier à cela, DILOMA vous conseille d’aller habiter les régions suivantes : Bolgui, Polbouza, Kaâpeh, Manga, Lambou, Tara et Kageï-Lam.
 
Chers parents,
L’ensablement du lac Naba’arah et du fleuve Mayo-Kébi, est très désastreux ces derniers temps. Nous assistons non seulement à la raréfaction des poissons, mais aussi à l’assèchement total des eaux du fleuve et du lac en saison sèche.
 
         La profondeur du lac qui était d’environ 1m à 5m, atteint rarement de nos jours 1,50m.
         Les poissons ont des difficultés pour se reproduire et grandir.  Les eaux peu profondes, surchauffées par le soleil asphyxient et tuent les petits poissons. Nous assistons aujourd’hui à la disparition de plusieurs espèces de poissons dans le lac et le fleuve.
        
Vous devez vous levez pour combattre l’érosion et ses effets néfastes dans votre région. Vous devez tous ensemble implorer les aides de l’Etat camerounais et des ONG pour nettoyer les fonds du lac et de du fleuve.
         La pratique de la pêche artisanale dans le lac Naba’arah et dans le fleuve Mayo-Kébi ont depuis longtemps concouru à vos revenus mensuels et annuels ; mais aujourd’hui elle est reléguée au dernier plan à cause de la diminution accentuée des ressources halieutiques.
 
         Le permis de pêche instauré par l’administration camerounaise dans la région, crée actuellement de vives tensions au sein des populations. Certaines voient derrière ce permis, une sorte d’arnaque.
Les populations sont conscientes du fait qu’il manque toute l’année des poissons dans le fleuve et le lac. Les autorités camerounaises sont aussi conscientes de cette réalité, car elles sont venues à deux reprises vérifier et attester la véracité de l’assèchement total des eaux.
 
Selon les autorités camerounaises, le permis de pêche doit être imposé à toute personne ayant une pirogue. Mais elles ignorent totalement que le peuple Mambay de la région de Bolgui utilise la pirogue comme un moyen de locomotion et non comme un engin de pêche. Même dans les temps anciens, la pirogue était toujours considérée comme un moyen de locomotion. Le Mambay de Bolgui n’accède aux autres villages voisins qu’à l’aide d’une pirogue.
 
Il n’y a aujourd’hui aucun Mambay de la région de Bolgui qui tire ses revenus des activités de pêche. La pêche n’est pas une activité principale ; elle est plutôt un divertissement, parce que l’activité principale pour la survie dans cette région est l’agriculture. L’élevage vient en deuxième position.
        
6. Conclusion
 
Peuple Mambay,
Chers parents
 
 
 
         Il est tant pour nous Mambay, de méditer sur nos valeurs traditionnelles, afin de pouvoir mettre en valeur notre région.
Les bases du développement de nos régions sont déjà élaborées par DILOMA. Il revient donc à chaque communauté Mambay, en ville et en campagne, de participer activement à la réalisation des projets de développement communautaire, en s’appuyant sur des modalités prescrites par le règlement intérieur de DILOMA. Les taux de cotisations, nécessaires à la réalisation des projets sont fixés par le règlement intérieur de DILOMA.
Chaque Mambay devra par conséquent adhérer aux idéologies de DILOMA et participer aux cotisations annuelles nécessaires. DILOMA doit désormais être pour nous tous, une lumière nouvelle pour le développement de notre cher peuple.
 
Peuple Mambay,
Chers parents
 
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Vive le peuple Mambay, vive DILOMA.
 
 
(é) OUMAROU Mamoudou
 
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Sources de financement de DILOMA:
Dons, Legs, Cotisations,
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Participez à la péparation du festival des danses traditionnelles Mambay qui aura lieu en fin de cette année 2009 à BIPARE. Les danses sont: BILIM, NAZIZAAH, DALINGA, GOUMBA, GANNGA,
BOUCARRE, PBAKRAK ou LABOURE.

Sponsoring recherché



Le Bilim de TOBI Piaga
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Centre de Santé à Kakou
 
Participez à la construction du Centre de Santé de KAKOU dans l'Arrondissement de Bibémi, Département de la Bénoué, Province du Nord.



Assemblée générale de CODEBOL (Comité de Développement de la Région de Bolgui: Kakou, Bouza, Piaga et Lazoua) à Kakou en 2006.



La région de Kakou enregistre
beaucoup de décès:

Les victimes les plus vulnérables sont des enfants et des personnes âgées. Un autre cas le plus alarmant et regrettable, c’est l’accouchement difficile chez les femmes; une femme sur cinq meurt pendant ou après un accouchement difficile. Il faut réduire la mortalité infantile dans la région de Kakou et assurer la santé des femmes de la gestation jusqu’à l’accouchement ;

Objectif spécifique du
centre de santé à Kakou:


1). Permettre aux villageois de la région de Kakou d’accéder facilement aux soins médicaux ; 2). Combattre les maladies endémiques et chroniques dans la région: le paludisme, la bilharziose, les maladies du foie, les vers intestinaux ; 3). Participer à l’amélioration de l’espérance de vie dans la région de Kakou.

Voir le projet ici ...
Rado Communautaire Rurale
 
Participez à la construction de la Radio Communautaire Rurale à Figuil, Département du Mayo-Louti, Province du NordCameroun.
Scolarisation de la Jeune Fille
 
Participez à la sensibilisation des populations de la région du Lac KAKOU (Province du Nord Cameroun) sur la scolarisation de la jeune fille. La situation est prise en main par les comités de Développement des villages dont: CODEBOL, CODEKA et CODELABI.


Assemblée des jeunes gens à Bissoli en 2006, encourageant le scolarisation des jeunes Mambay. Cette Assemblée fut l'oeuvre acharnée des Etudiants et Elèves Mambay regroupés sous le nom d'une association culturelle appelée NASOUZI.



Assemblée générale de CODEKA (Comité de Développement de Kakala, dont le Président est M. Moussa Ousman Tao) en 2006 à Kakala. Beaucoup d'invités dont M. Le Sous-Préfet de Guider et M. Harouna Nyako l'Honorable Député-Maire de Guider. M. Harouna Nyako posa aux populations de la région de Kakala, la question de savoir "POURQUOI LES MAMBAYS ONT-ILS ABANDONNE LEURS DANSES TRADITIONNELLES, QUI ETAIENT POURTANT TRES BONNES". Il les exhorta en suite à restaurer leurs cultures. Il ajouta: "C'est les traditions qui constituent l'histoire d'un peuple. Avant les Mambay et les Guidar de Lam representaient culurellement notre Département de Mayo-Louti, lors des grandes réception. Mainentenant il n'ya que les populations de Lam qui nous donnent fierté! Où sont restés les Mambays?"



Assemblée Générale de CODEBOL à Kakou en 2006: la scolarisation des jeunes gens était à l'ordre du jour. Le Président de CODEBOL M. Halidou Djeilani exhorta les populations de la région de Bolgui et les autorités administratives de l'Arrondissement de Bibémi à lutter contre la sous-scolarisation des jeunes Mambay. Il plaida aussi en faveur d'une création d'un centre d'Etat Civil à Kakou, ce qui faciliterait l'établissement des actes de naissances aux enfants.


En premier plan de G. à D.: M. Halidou Djeilani, M. Oumarou Denis, l'Adjoint D'Arrondissement de Bibémi.
Vive la culture Mambay
 
La culture Mambay doit survivre: Restauration, Valorisation, Développement et Préservation. La culture est la première richesse que nous ont léguée nos parents.


Ecouter le BILIM (ici)

 
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